Dans sa nouvelle étude Global Investor Study, le gestionnaire britannique Schroders met en évidence l’impact de la pandémie sur le comportement des investisseurs belge, avec une épargne qui devrait rester forte et de plus en plus exposée sur les investissements durables.
Schroders vient de publier son Global Investor Study, un sondage mené durant le mois de mars 2021 auprès de 23.000 particuliers dans 32 pays (dont 500 sur le marché belge). Comme d’habitude, elle s’intéressait à des personnes qui souhaitent investir 10.000 euros durant les 12 prochains mois, et donc pas exclusivement à des personnes fortunées.
Ambitieux
Wim Nagler (directeur des ventes chez Schroders pour la Belgique et le Luxembourg) souligne que les investisseurs du Royaume ont désormais des attentes particulièrement élevées pour le rendement financier de leur épargne durant les cinq prochaines années, soit 10,7% contre un niveau de 9,7% l’année passée.
« Il est remarquable que l’investisseur belge est aujourd’hui plus optimiste que les autres pays européens, ce qui se démarque des études précédentes ou le particulier belge était généralement le plus prudent. Les bonnes performances obtenues ces dernières années expliquent en partie ce plus grand optimisme ».
En outre, les investisseurs qui se présentent comme étant expérimentés sont également ceux qui sont les plus optimistes (avec une attente de 12,5% pour les cinq prochaines années), tandis que les investisseurs débutants sont paradoxalement plus réalistes (8,4%) par rapport à la performance qu’il sera possible de dégager sur son épargne à long terme.
Habitudes
La Schroders Global Investor Study a permis de mettre en évidence la manière dont les comportements des investisseurs ont été affectés par la pandémie. « Depuis le début de la pandémie, une grande majorité des particuliers a consacré beaucoup plus de temps à suivre l’évolution de ses investissements. En outre, large majorité a maintenu ou augmenté son niveau d’épargne en raison de la baisse des dépenses de biens et services non essentiels, tandis que seulement 11% des particuliers belges indiquent avoir été contraints à réduire les montants épargnés durant l’année 2020 ».
Wim Nagler constate également que pratiquement 50% des personnes vont allouer davantage d’argent à leur épargne dans le futur, avec des différences qui sont parfois marquées entre les plus jeunes et les plus âgés. « Les plus jeunes (moins de 35%) ont généralement moins d’argent à investir, et privilégient en priorité les placement sûrs afin de constituer leur matelas de sécurité financière ».
Deux constats
Deux autres constats s’imposent. Premièrement, une large majorité d’investisseurs souligne que le maintien des rendements obligataires sur des niveaux très faibles est de nature à les pousser à prendre davantage de risques dans leur portefeuille. « Dans cette hypothèse, 57% des Belges se dirigeraient vers des investissements plus risqués, et 33% se positionneraient même vers les crypto-monnaies ».
Deuxièmement, la durabilité est devenu un enjeu important et incontournable dans le chef des investisseurs, avec près de 50% des répondants qui soulignent aujourd’hui prendre davantage en question les aspects environnementaux et sociaux dans leurs décisions d’investissement. « Il semble qu’il y a désormais une prise de conscience globale, un mouvement qui est encore beaucoup plus sensible dans les pays plus inégalitaires comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni ».
Les investisseurs recherchent ce genre de produits durables principalement en raison de leurs convictions, presque autant que pour leurs performances financières. « Ceci nous permet d’espérer que ce changement de mentalité quant aux investissements durables devrait s’inscrire dans la durée, et qu’ils ne devraient pas retirer leurs billes si les performances devaient devenir moins favorables ».