Asbjørn Trolle Hansen, head multi asset & asset allocation, Nordea
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À présent que la volatilité semble augmenter, les investisseurs doivent partir en quête d’alternatives aux actions de haute valeur et aux rendements faibles des obligations. Telles sont les déclarations d’Asbjørn Trolle Hansen, responsable des stratégies multi-asset chez Nordea Asset Management.

Selon Trolle Hansen, les années de faible volatilité et de rendement élevé arrivent peu à peu à leur fin. Pour contrer ces rendements plus faibles, les investisseurs doivent davantage diversifier les portefeuilles traditionnels d’actions et d’obligations, explique-t-il.

« La recherche de sources supplémentaires de rendement requiert actuellement des approches plus sophistiquées qu’au cours des dernières années. Nous mettons par conséquent l’accent sur les primes de risque : les composantes de risque individuelles qui génèrent le rendement. Pensez par exemple aux risques liés à la duration, au crédit, à la valorisation et à la croissance. » 

Alternatives liquides

Selon Trolle Hansen, les classes d’actifs sont tout simplement des primes de risque regroupées que les investisseurs compensent pour différents types de risque. Tout l’art consiste à combiner ces risques afin de parvenir à un portefeuille solide, qui se maintient également lors des périodes plus incertaines, déclare-t-il.

« Analyser et isoler les composantes du risque sont les fondements de notre stratégie. Cela génère la diversification nécessaire au sein de nos portefeuilles multi-asset et à tous les niveaux de risque. Les alternatives liquides offrent pour cela la composante de portefeuille adéquate. Leur faible corrélation avec le marché assure le rendement nécessaire, même en période de plus grande volatilité. »

Malgré la crainte d’une guerre commerciale mondiale et de ses conséquences sur l’économie, Trolle Hansen n’a pas actuellement l’intention de modifier sa stratégie. « Dans le cadre de notre allocation tactique d’actifs, nous n’utilisons pas la flexibilité pour manœuvrer notre portefeuille dans une autre direction mais pour maintenir tous les risques en équilibre. » 

Piège pour investisseurs

Dans leur quête de rendement, les investisseurs professionnels choisissent généralement des actions à haut risque car, selon la théorie en vigueur, ce sont elles qui génèrent le plus de rendement. La conséquence est qu’ils exposent leur portefeuille à des risques supplémentaires, parfois inutiles, poursuit Trolle Hansen.

« Une sous-catégorie d’actions à faible risque – souvent celles qui génèrent des bénéfices stables tout au long d’un cycle économique complet – offre un rendement plus élevé que ne le laisse supposer leur profil à faible risque. Cette « Low Risk Anomaly », ou anomalie du faible risque, va à l’encontre de la théorie selon laquelle les rendements seraient directement liés au risque pris. Ce parti pris est un piège dans lequel tombent de nombreux investisseurs et qui a pour conséquence une sous-évaluation fréquente de ces actions à faible risque, qui constituent donc un investissement intéressant. »

Philosophie du fonds

Le bilan actuellement plus faible du fonds mixte populaire en Belgique Nordea 1 – Stable Return Fund est imputable, d’après Trolle Hansen, à l’accent mis sur les actifs défensifs, plus qualitatifs, au détriment des actifs plus agressifs. Le fonds, avec un patrimoine d’environ 14,3 milliards d’euros en gestion, est en négatif de 3,34 pour cent en cumul annuel jusqu’à ce jour. Sur une période de cinq ans, en revanche, il affiche une surperformance de 17,28 pour cent, soit 3,24 pour cent annualisés.

Selon Trolle Hansen, le fonds recèle encore énormément de valeur, en particulier dans le volet des actions sous-évaluées qui ont été boudées par le marché ces derniers temps au profit des secteurs IT sensibles aux tendances.

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