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Le Conseil européen et le Parlement européen ont fait un pas important vers la mise en œuvre d’un nouveau système de rapports sur la durabilité en Europe. Elle concerne la directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD). Elle exige que les entreprises fassent vérifier de manière indépendante les informations qu’elles communiquent sur la durabilité.

Le CSRD vise à obliger les entreprises, beaucoup plus que par le passé, à fournir dans le rapport annuel beaucoup plus d’informations sur, entre autres, l’influence des risques climatiques sur leurs activités et leurs chiffres et la contribution qu’elles apportent elles-mêmes à la question climatique. L’une des conséquences de cette évolution est que les investisseurs peuvent mieux évaluer les entreprises (cotées en bourse) au regard des critères ESG et de leur impact. 

Les règles renforcées convenues la semaine dernière mettent à jour la directive de 2014 sur les rapports non financiers (NFRD), qui constitue le cadre actuel de l’UE pour les rapports sur le développement durable. Les nouvelles règles augmenteront considérablement le nombre d’entreprises tenues de divulguer des informations sur la durabilité, qui passera de 12 000 à plus de 50 000, introduiront des exigences plus détaillées en matière de rapports et exigeront une assurance vérifiée des informations communiquées.

Les règles exigent la publication d’informations selon un cadre commun de normes européennes de rapport sur le développement durable (ESRS), actuellement en cours d’élaboration par le Groupe consultatif pour l’information financière en Europe (EFRAG). Dans le cadre du nouveau système, les entreprises seront tenues de faire rapport sur des questions allant des droits environnementaux et sociaux aux droits de l’homme et aux facteurs de gouvernance.

Bruno le Maire, ministre français de l’économie et des finances et actuel président semestriel du Conseil européen, a déclaré la semaine dernière : «Cet accord est une excellente nouvelle pour tous les consommateurs européens. Ils sont désormais mieux informés de l’impact des entreprises sur les droits de l’homme et l’environnement. Cela signifie plus de transparence pour les citoyens, les consommateurs et les investisseurs. Cela signifie également plus de simplicité dans les informations fournies par les entreprises qui doivent jouer leur rôle social. L’écoblanchiment est terminé».

Le nouvel accord exige que les entreprises fassent vérifier et certifier de manière indépendante les informations qu’elles fournissent sur leur impact sur le climat ou les droits de l’homme. L’accord étend également les obligations de déclaration aux entreprises non européennes qui génèrent plus de 150 millions d’euros dans l’UE.

Les règles du CSRD s’appliqueront aux entreprises déjà couvertes par le NFRD au début de 2024, et aux autres grandes entreprises l’année suivante. À partir de 2026, les PME devront également fournir des informations sur la durabilité, mais certaines d’entre elles pourront s’y soustraire jusqu’en 2028.

Pascal Durand, négociateur en chef du Parlement européen, a déclaré : «Aujourd’hui, les informations relatives à l’impact d’une entreprise sur l’environnement, les droits de l’homme et l’éthique du travail sont fragmentaires, peu fiables et faciles à détourner. Certaines entreprises ne font pas de rapport. D’autres rapportent ce qu’ils veulent. Les investisseurs, les consommateurs et les actionnaires y perdent. Désormais, il est aussi important d’avoir un bilan propre en matière de droits de l’homme que d’avoir un bilan propre».

La proposition vise à remédier aux lacunes des règles existantes en matière de divulgation d’informations non financières, dont la qualité était insuffisante pour permettre aux investisseurs d’en tenir dûment compte. Ces lacunes entravent la transition vers une économie durable.

Le Groupe consultatif pour l’information financière en Europe (EFRAG) sera chargé de rédiger les normes européennes, en suivant les conseils techniques d’un certain nombre d’agences européennes. Les règles s’appliqueront aux grandes entreprises européennes à partir de 2025. En 2028, les entreprises non européennes seront également concernées.

Les autorités de réglementation des États membres seront chargées de veiller à ce que les entreprises se conforment à la réglementation. Ils recevront l’aide de la Commission européenne. Il doit être vérifié et signé par les auditeurs.

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