Le rapport publié récemment par BlackRock met en évidence un secteur de l’assurance davantage intéressé pour reprendre du risque, par l’intermédiaire notamment de la dette émergente ou des placements moins liquides. Elle pointe également l’importance donnée à la durabilité des portefeuilles, de même qu’une tendance plus importante à déléguer la gestion vers des gestionnaires spécialisés.
Comme chaque année, BlackRock a publié au début de l’automne les résultats de son étude qui met à nu les attentes des assureurs mondiaux pour les prochains mois. Le Global Insurance Report du gestionnaire américain a interrogé pas moins de 372 assureurs au niveau mondial (dont 40% d’européens), un groupe de sociétés pesant plus de 7.800 milliards de dollars en actifs sous gestion.
Comme l’année précédente, les assureurs soulignent qu’il est aujourd’hui primordial de dégager une meilleure rentabilité sur leur portefeuille d’investissement, une approche qui passe par la recherche de nouvelles sources de performance dans les portefeuilles. Ceci se traduit par une volonté de s’exposer de manière plus marquée sur des classes d’actifs moins liquides, et par une plus grande ouverture quant à la délégation de la gestion des portefeuilles par des gestionnaires externes.
Plus positif…
Riccardo Stucchi (Head of Insurance Asset Management pour l’Europe chez BlackRock) constate que « les assureurs confient de plus en plus souvent la gestion de certaines parties du portefeuille à des maisons externes », et citent dans 67% des cas un manque d’expertise et de personnel qualifié en interne, dans 44% des cas une volonté de faire des économies de coûts, et dans 22% des cas la disponibilité d’une stratégie adéquate en externe. « L’efficacité de la gestion est désormais dans l’esprit de tous les assureurs, en particulier sur les stratégies illiquides. Avoir une taille critique est devenu très important, et déléguer la gestion va leur permettre d’augmenter l’efficacité et atteindre plus facilement leurs objectifs ».
Par rapport à l’étude réalisée en 2017, près de la moitié des répondants affirment être prêts à augmenter le risque dans les portefeuilles, une progression significative par rapport à l’année précédente. Cette prise de risque se dirige notamment vers les actifs relativement illiquides, comme la dette privée, l’infrastructure ou les placements privés. Au niveau obligataire, c’est la dette des pays émergents qui semble aujourd’hui privilégiée à la dette à haut rendement. Cette étude met également en évidence le maintien de la pression réglementaire (Solvency 2, Mifid, IDD, etc) comme étant le principal facteur de risque du secteur.
…et plus durable
L’autre grande tendance qui se dégage de l’étude est la montée en puissance de l’approche responsable dans l’allocation d’actifs. « La durabilité est devenue centrale », souligne Riccardo Stucchi. Pas moins de 91% des assureurs européens souhaitent désormais s’exposer davantage vers ces investissements, notamment sur les aspects de bonne gouvernance des entreprises dans lesquelles ils investissent ».