Les plus grands espoirs nourris par le secteur d’investissement des méthodes d’investissement automatisées, du robot-conseil et de l’utilisation de la technologie blockchain n’ont pas été concrétisés. La disruption du marché par les robots-conseillés n’a pas encore eu lieu.
Telle est la conclusion du CFA Institute suite à une étude menée auprès de plus de 250 membres. Une large majorité d’entre eux révèlent n’utiliser ni analyse de big data, ni apprentissage automatique, ni intelligence artificielle, et ce ni pour la gestion des risques, ni pour la conformité, ni dans le processus d’investissement.
Depuis l’étude précédente menée par l’association sur le sujet en 2016, certes, les robots-conseillers ont intégré l’environnement d’investissement, mais leur contribution aux bénéfices des institutions se sont avérées décevantes, selon la conclusion du CFA Institute sur la base de ces résultats et d’autres.
Perturbateurs débutants
On remarque par ailleurs, dans les réponses des gestionnaires d’actifs du monde entier, que ce ne sont pas tant les « perturbateurs débutants » qui utilisent la fintech – et menacent ainsi l’ordre établi. « Il semble que seules les grandes entreprise aient pu se permettre d’investir dans la fintech, et souvent dans des technologies qui n’avaient pas encore fait leurs preuves et représentaient un rapport coûts/bénéfices incertain. »
Le CFA Institute décrit ainsi la révolution de la fintech comme « plus lente et difficile que prévu. » « Au lieu d’une acceptation rapide des nouvelles technologies par les start-ups agiles, nous avons constaté une acceptation lente et fragmentée, dans des situations d’utilisation spécifiques de très grandes entreprises. »
Concernant les plus petites entreprises du secteur, l’association écrit qu’elles disposent encore d’une capacité trop limitée pour investir des moyens dans des scénarios d’utilisation de fintech complexes, coûteux et incertains.
Après la crise du COVID-19
Ces conclusions ne signifient pas que le CFA Institute reporte sur le long terme l’implémentation de la fintech. Selon les chercheurs, une accélération de son introduction peut toujours se faire suite à des initiatives réglementaires fortes, des changements rapides du comportement des consommateurs et une forte pénétration de l’e-commerce et de la numérisation au niveau mondial au terme de la crise du COVID-19.
L’association s’attend par ailleurs à ce que les grandes entreprises, à présent que la première mode est passée, examinent plus calmement, pour chaque situation, les promesses émises par la fintech avant d’adopter une technologie appropriée, et effectuent de surcroît une analyse scrupuleuse du rapport coûts/bénéfices. « Nous n’en sommes qu’à la fin de la première phase du processus. »