Les détenteurs d’actifs reviennent massivement aux fondamentaux. Les investisseurs institutionnels souscrivent de nouveaux mandats importants pour les actions des marchés mondiaux et développés.
C’est ce qu’écrit bfinance dans un rapport trimestriel publié ce mois-ci. L’agence, qui conseille plus de 500 fonds de pension et autres investisseurs institutionnels dans le monde, constate également un intérêt accru pour les stratégies «investment grade».
Bfinance fonde ses conclusions sur les recherches effectuées par les clients institutionnels. Celles-ci donnent une indication plus rapide des domaines dans lesquels les clients souhaitent augmenter ou modifier leurs positions que les taux officiels d’allocation d’actifs qui sont révisés tardivement», justifie le consultant.
En chiffres absolus, les recherches de gestionnaires sur les marchés privés sont les plus nombreuses, mais lorsqu’il s’agit de la taille du mandat pour lequel les investisseurs recherchent un nouveau gestionnaire, les actions prennent la tête.
Revenir à l’essentiel
Nous constatons que les clients investisseurs se concentrent sur la résilience, le risque et la réévaluation des actifs de base du portefeuille, c’est-à-dire qu’ils reviennent à l’essentiel», concluent les chercheurs dans le rapport. En ce qui concerne les actions, nous constatons que les investisseurs se concentrent sur des mandats globaux pour les marchés développés et les styles de qualité.
L’examen des nouvelles recherches effectuées au cours de la période de 12 mois se terminant le 30 juin montre qu’en ce qui concerne les actions, l’attention s’est déplacée des marchés émergents vers les marchés développés. 50 % des recherches effectuées par les investisseurs institutionnels cette année concernent les actions mondiales, 17 % les marchés développés et 17 % les marchés émergents. Un an plus tôt, ces chiffres étaient respectivement de 62 %, 0 % et 33 %.
Les nouveaux mandats [d’actions] sont répartis entre différents styles d’investissement, même si nous constatons que de nombreux investisseurs mettent l’accent sur la qualité», constate bfinance à cet égard. Selon le cabinet de conseil, les investisseurs réexaminent et réévaluent leurs positions en actions. Ils envisagent également de combler certains écarts de style ou de procéder à un rééquilibrage.
Tendances obligataires
Dans les portefeuilles à revenu fixe, le consultant observe un mouvement vers les obligations d’entreprises de qualité, les clients étant attirés à la fois par des rendements plus élevés et par la perspective d’une certaine résilience. Nous constatons une volonté explicite de s’exposer à des entreprises qui ont fait preuve d’une performance robuste pendant les périodes de ralentissement économique».
En 2022, 8 % des recherches d’obligations par les investisseurs institutionnels impliquaient un nouveau gestionnaire pour les investissements en obligations d’entreprises de qualité. Cette année, ce chiffre est de 41 %. À titre de comparaison, l’année dernière, 33 % des recherches d’obligations concernaient des obligations à haut rendement, contre 24 % cette année.
Enfin, bfinance note que le risque de hausse des taux d’intérêt et les risques de crédit potentiels ont poussé les investisseurs à se tourner vers les obligations d’État comme moyen de diversification et d’atténuation des risques.
Portefeuille 60/40
Le mouvement de «retour aux sources» ne signifie pas que les investisseurs reviennent au portefeuille 60/40, qui a été massivement rejeté. Selon bfinance, les investisseurs se penchent sur la question de la diversification, surtout après la corrélation positive entre les obligations et les actions. Ce faisant, le cabinet de conseil met en garde contre la surdiversification, qui peut nuire à la surperformance, entraîner une convergence avec l’indice de référence et augmenter les coûts d’investissement et de gestion.
Pour atténuer ce risque, les investisseurs repensent actuellement le nombre et le type de gestionnaires d’actifs dans une classe d’actifs donnée, selon le consultant.
Marchés privés
Leur allocation peut s’orienter vers les catégories traditionnelles ; entre-temps, les investisseurs recherchent toujours des méthodes moins traditionnelles pour diversifier leurs portefeuilles. Globalement, plus de la moitié des nouvelles recherches lancées sur bfinance cette année concernent les marchés privés.
La plupart d’entre elles concernent la dette privée, tandis que la plus forte augmentation de l’intérêt est observée pour les infrastructures. L’immobilier privé est en fait en recul cette année en termes d’intérêt des investisseurs.