En raison de la pénurie croissante, de la législation, de la réglementation et de la pression sociale, les entreprises appliquant une gestion des risques inadéquate peuvent devenir un facteur de risque.
Tel est ce que déclare l’assureur et gestionnaire d’actifs allemand Allianz dans une nouvelle étude réalisée par Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS). Il s’agit d’entreprises actives dans le domaine des matières premières naturelles ou qui en utilisent et qui appliqueraient une gestion des risques inadéquate.
AGCS met notamment en garde contre les risques de pertes d’exploitation, de responsabilité et d’atteinte aux bénéfices et aux modèles d’affaires.
Chris Bonnet, Manager Environmental, Social and Governance (ESG) Business Services chez AGCS, déclare dans le communiqué de presse accompagnant l’étude qu’« une utilisation durable des ressources naturelles est nécessaire pour le succès futur de nombreuses entreprises. »
Il souligne que « les entreprises sont de plus en plus conscientes de leur empreinte environnementale », mais qu’en même temps, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les menaces spécifiques susceptibles d’affecter leur industrie. »
Lorsqu’il s’agit de l’exposition aux risques éventuels de pénurie, de législation et de réglementation, ce sont les secteurs tels que le pétrole et le gaz, les mines, l’alimentation et les transports qui courent les plus grands risques. AGCS arrive à cette conclusion sur la base de cinq catégories : la biodiversité, les gaz à effet de serre, les émissions autres que les gaz à effet de serre, l’eau et les déchets. Il s’agit d’une ‘zone de danger’, affirme Bonnet.
Les secteurs inclus dans la ‘zone médiane’ sont au nombre de sept : l’automobile, la construction, la chimie, la pharmacie, les services publics, l’industrie manufacturière et le textile. Allianz Division AGCS considère que les télécommunications sont le seul secteur qui se trouve dans la ‘zone de sécurité’ et ne court aucun risque, ou des risques très limités seulement.
Pour les investisseurs, la mise en garde d’AGCS selon laquelle les risques dits de ‘capital naturel’ arrivent rarement sans signaux d’alerte est intéressante. Il y a souvent trois phases avant que les résultats d’exploitation ne soient affectés.
Cela commence par une prise de conscience accrue des risques liés au capital naturel ; le risque commence à affecter la chaîne d’approvisionnement des différentes entreprises, tandis que les activités sont également touchées par les changements de réglementation et/ou la pression sociale.
Par extension, les coûts de responsabilité augmentent, les coûts de production également, et il peut même être question d’interruptions d’activité. En fin de compte, cela a des conséquences sur les résultats financiers de l’entreprise et donc, sur le cours (éventuel) de l’action.
Bonnet d’AGCS : « Cependant, l’équilibrage de la gestion des risques, qui est aujourd’hui en partie axé sur le contrôle de nouveaux risques, est un véritable défi. Les risques futurs et non financiers peuvent facilement être négligés si les entreprises continuent de se concentrer sur des objectifs à court terme. »