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« Après toutes les tendances et toutes les hypes, le bon sens et l’importance de faire ses devoirs sont de retour », affirme Rik Dhoest, cogestionnaire du fonds Nagelmackers Small & Mid Cap. 

La hausse rapide de l’inflation et les réactions des banques centrales ont dominé l’actualité des investissements cette année. « Les premiers signes de déraillement de l’inflation étaient déjà perceptibles en 2021, mais les banques centrales les ont alors ignorés, déclarant que c’était temporaire et transitoire », observe Dhoest. 

En conséquence, les banques centrales sont selon lui intervenues trop tard. De plus, il y avait une grande différence entre l’approche aux États-Unis et en Europe. « La Réserve fédérale est intervenue plus rapidement et de manière plus énergique, alors que la BCE est en fait restée en retard sur les événements. » Il note que c’est souvent le cas pour l’Europe. « L’absence d’autarcie énergétique et le manque d’unité de gouvernance jouent des tours à l’Europe. Les actions européennes sont également restées à la traîne ces 20 dernières années », explique Dhoest.  

Devoirs et valorisations

« J’étais déjà prudent depuis le début de l’année, avec pour devise ‘cash is king’, ce qui avait été quelque peu ridiculisé à l’époque en raison de l’inflation élevée », ajoute Dhoest. Par la suite, l’accumulation de liquidités s’est avérée être une bonne décision qui nous a permis de saisir les opportunités générées.

« Avec le recul, la situation de ces dernières années me rappelle l’année 2000. À l’époque également, les valorisations étaient excessivement élevées. Des éléments tels que les bénéfices et l’EBITDA semblaient être devenus sans objet », explique Dhoest, pointant du doigt les valorisations vertigineuses des sociétés de livraison de repas, des biotechnologies et du bitcoin, entre autres. La politique de taux d’intérêt a gonflé la valorisation de tous les actifs possibles. « La guerre en Ukraine a été l’étincelle qui a allumé cette poudrière, mais même sans la guerre, le problème de l’inflation aurait explosé. » 

Il fait remarquer que sur les marchés, le pendule oscille souvent, ce qui crée une phase regorgeant d’exagération et de hypes. « Ceux qui suivent les tendances manquent souvent le coche ou restent sur leurs pertes. Mais le bon sens et l’importance de faire ses devoirs sont de retour. Après la phase d’exagération, les valorisations et les bilans ont retrouvé leur pertinence », déclare Dhoest. Il souligne qu’en tant qu’investisseur, il est important de continuer à faire ses devoirs. « Même si vous sous-performez pendant une certaine période, les entreprises de qualité reprennent tôt ou tard le dessus. Par conséquent, recherchez de bonnes entreprises avec des bilans solides et des dividendes durables. » 

Se concentrer sur l’EBITDA

Pour le fonds small cap, les gestionnaires n’ont pas de benchmark fixe mais sélectionnent les entreprises une à une. « Nous travaillons selon une approche bottom-up à partir des actions proprement dites. Ce faisant, nous investissons uniquement dans des entreprises affichant un EBITDA positif, ce qui constitue pour nous un critère de sélection important », souligne Dhoest.

À cet égard, la préférence va à la ‘croissance à un prix raisonnable’ (GARP). Les entreprises doivent se développer, mais avoir un bon bilan. « Cela peut être complété par des entreprises défensives comme Lotus ou l’assureur ASR, mais aussi des valeurs cycliques comme Sipef ou Aperam. »

Dhoest considère également l’investissement durable comme un thème important pour l’avenir. Il observe que l’approche ‘best in class’ a donné lieu à des valorisations plus raisonnables. « Auparavant, on misait uniquement sur les actions purement durables. Cela conduisait souvent à des surévaluations, ce qui est moins le cas aujourd’hui. » 

Défis et opportunités 

Investir dans de petites actions implique également un certain nombre de défis. « L’élément liquidité ne cesse de gagner en importance. De plus en plus, nous devons veiller à ce qu’il reste possible d’entrer et de sortir rapidement du fonds. Parfois, cela signifie que vous êtes contraint de vous séparer d’une action particulière », explique Dhoest.  

Il souligne que beaucoup de petites actions sont confrontées à un manque de liquidités, mais également à un manque de couverture médiatique ou de suivi par les analystes. « Cela peut par contre offrir des opportunités aux investisseurs particuliers. » Les liquidités restent bien sûr largement liées à la capitalisation du marché. « Si des petites entreprises n’ont pas besoin de capitaux, on peut parfois se demander quel est l’intérêt de leur cotation », conclut Dhoest. 
 

 

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