
En l’absence d’un rebond conjoncturel, Adrien Bommelaer (LFDE) table sur un contexte qui devrait rester favorable aux valeurs de croissance, et impacter positivement la performance du fonds qu’il gère.
Echiquier Major SRI Growth Europe (ISIN: FR0010321828) est un des fonds les plus importants dans la gamme du gestionnaire français La Financière de l’Echiquier (LFDE), avec des actifs sous gestion supérieurs à 750 millions d’euros. Après avoir totalement renouvelé l’équipe de gestion en 2017, ce produit affiche une progression annualisée de 11,6% durant les trois derniers exercices. Il constitue la tête de proue des efforts de LFDE dans la gestion durable, une des gestionnaires du produit étant Sonia Fasolo, la responsable SRI du groupe.
Durabilité
Nous avons eu l’occasion de rencontrer un des autres gestionnaires du fonds, Adrien Bommelaer, lors de son récent passage à Bruxelles. « Nous sortons d’une excellente année 2019, durant laquelle nous avons largement surperformé notre catégorie avec une progression de 42% ». Les gestionnaires viseront les sociétés européennes en mesure de dégager une progression annuelle du chiffre d’affaires supérieure à 5%, « un facteur qui va de facto éliminer beaucoup plus de monde qu’aux Etats-Unis ».
Il faut aussi que les sociétés soient leader dans un secteur (dans le top 3), peu endettées, une capacité pour relever leurs prix et de bons scores de durabilité. « De plus en plus, il existe une corrélation importante entre la qualité et les bonnes pratiques ISR, et entre les bons scores ISR et la performance boursière. A l’inverse, certains secteurs (notamment les producteurs de pétrole) vont subir des deratings majeurs dans le futur ».
Thématiques
Avec une équipe expérimentée (15 ans en moyenne), Echiquier Major SRI Growth Europe se positionne sur un portefeuille concentré qui compte une trentaine valeurs et qui sera assez résilient par rapport au cycle économique. Des titres comme LVMH, Michelin ou Dassault Systèmes figurent dans le portefeuille depuis plus de cinq ans.
« De part notre processus de sélection, le portefeuille va être naturellement positionné sur une dizaine de thématiques de croissance à long terme que nous avons identifiées, comme la transition énergétique, la digitalisation, l’éducation ou la sécurité ». Ces tendances représentent 86% des actifs sous gestion du produit.
Parmi les valeurs représentatives de cette stratégie, Adrien Bommelaer pointe notamment des sociétés comme ASML, AstraZeneca, Kerry Group, Compass ou Amadeus. « Si investir sur les valeurs de croissance ne marche pas toujours, comme ce fut le cas entre 2000 et 2006, il semble toutefois que la qualité est un facteur beaucoup plus résilient pour dégager une surperformance par rapport à l’ensemble du marché».
Fin de cycle
« Nous sommes aujourd’hui plutôt sur une fin de cycle. Détenir des actions value ne se justifie que si un rebond économique soutenu est envisagé ». Dans ce contexte, il estime que les valeurs de croissance resteront recherchées. « En tenant compte de la hausse attendue des chiffres d’affaires des sociétés en portefeuille, la valorisation de notre stratégie n’est clairement pas excessive.
« Il faut toutefois faire attention à ne pas se jeter sur n’importe quel titre au prétexte que c’est durable, car ces sociétés très populaires se négocient parfois avec des primes très élevées ». Adrien Bommelaer rappelle également que la croissance se paie toujours plus cher que le marché. « Tant que les taux obligataires sans risque ne s’orientent pas à la hausse, la valorisation des valeurs de croissance restera raisonnable ».