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L’organisation faîtière Impact Finance Belgium vise à ce que 10 % de tous les actifs sous gestion en Belgique soient investis selon une stratégie d’impact. « Pour accélérer l’investissement d’impact, diverses formes de capital doivent coopérer davantage. »

Impact Finance Belgium (IFB), un centre de connaissances sur la finance d’impact, a été créé il y a un an dans notre pays. « En considérant les défis auxquels nous sommes confrontés, il nous est apparu clairement que nous devions accélérer le financement de solutions durables, explique Steven Serneels, le président d’IFB. De nombreux investisseurs travaillaient déjà sur l’impact, y compris des banques et des assureurs, mais ils ne se connaissaient pas et les interactions étaient insuffisantes. » 
Le conseil d’administration d’IFB compte des personnalités influentes du monde du financement, comme Céline Vaessen (CIO de la Société fédérale de participations et d’investissement), Piet Colruyt (Impact Capital) et Loïc De Cannière (Incofin). Des représentants du secteur financier, de l’économie sociale ainsi que du monde universitaire et entrepreneurial siègent au sein de l’organe consultatif. « En accélérant la finance d’impact, nous entendons également rendre le capital plus intelligent, dans le sens d’une meilleure collaboration entre différentes formes de capitaux », souligne Steven Serneels pour justifier cette composition diversifiée.
Le 8 novembre, IFB organise son deuxième Belgian Impact Day sous la devise Redefine Finance, accelerating Finance as a Force for Good. Frederik Van Den Bosch, le CEO d’IFB, insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une simple rencontre conviviale du gratin du microcosme de l’impact autour d’une tasse de thé. « Le danger est que nous continuions à bavarder de manière abstraite sur les défis et les opportunités. En fin de compte, il faut ramener cela à la pratique et à ce que cela signifie pour les banques et leurs clients, par exemple. L’objectif est vraiment d’écouter le marché, les histoires positives, mais aussi les questions et les critiques qui ne manqueront pas d’être formulées. »

10 % d’impact

IFB a publié l’année dernière un rapport dans lequel l’investissement d’impact était estimé entre 1 et 2,5 % du marché, selon la méthode de mesure, soit environ 10 milliards d’euros d’actifs sous gestion. IFB s’est fixé pour objectif de porter cette part à 10 % d’ici 2030. « Cela fera de l’impact une partie intégrante du marché », déclare Steven Serneels.
Aujourd’hui, ce sont principalement des fonds de capital-investissement et de capital-risque de taille modeste et plus risqués qui se consacrent à l’investissement d’impact. « Nous n’atteindrons jamais notre objectif avec ces seuls acteurs », déclare IFB. « Cela signifie que nous devons élargir notre perspective, tout en préservant l’authenticité du concept d’impact. Il doit s’agir d’une véritable valeur ajoutée sociale, et non d’impact washing. »
Mais qu’est-ce qui arrête les banques, les fonds de pension et les assureurs ? « Ils veulent bien sûr gérer l’argent de leurs clients avec prudence », répond Frederik Van Den Bosch, compréhensif. « Il se peut qu’il n’y ait pas encore suffisamment de preuves des rendements passés, d’où la persistance de l’idée que l’impact nuit au rendement financier. Il y a des exemples en ce sens, mais aussi de nombreuses preuves du contraire. En fait, on peut même démontrer que l’impact améliore vos activités et, à long terme, votre rendement. »

Réglementation

La réglementation constitue un autre obstacle important. De nombreux investissements à fort impact social sont considérés comme trop risqués ou trop peu liquides par les régulateurs pour être proposés aux investisseurs particuliers. « Un certain nombre de banques ont déjà beaucoup travaillé sur la manière de rendre le concept d’impact accessible pour un public plus large », explique Steven Serneels.
Le cadre du règlement sur la publication d’informations en matière de durabilité dans le secteur des services financiers (SFDR) pose parfois également des problèmes. Les fonds dits Article 9 fixent des objectifs de durabilité et doivent respecter les obligations les plus strictes. Curieusement, une étude récente de Forum Ethibel montre qu’un grand nombre de fonds d’impact ne relèvent pas de cette catégorie. 
Cette classification est-elle vraiment utile pour le concept de l’impact, censé constituer la forme d’investissement la plus durable ? Ou bien ne fait-elle que semer la confusion, et une catégorie d’impact distincte est-elle dès lors nécessaire ? « C’est une bonne chose que la Commission européenne organise une consultation », affirme Frederik Van Den Bosch. « Il est peut-être préférable de s’appuyer sur les règles existantes. Si la transparence est accrue et que les définitions deviennent plus claires, le sujet de l’impact deviendra automatiquement plus simple. Mais peut-être qu’un jour, il y aura un Article 10 ou 11. »

Obligation d’État verte

Des exemples de l’étranger seront également présentés lors du Belgian Impact Day. En France, par exemple, il existe ce qu’on appelle les fonds de pension 90-10, qui détiennent l’argent de deux millions de Français. « 10 % du capital doit être alloué à des entreprises sociales non cotées en Bourse. Lorsqu’on leur donne le choix, beaucoup de gens choisissent cette option. »
Aux Pays-Bas, les fonds de pension investissent en moyenne de 4 à 8 % de leurs actifs via une stratégie d’impact. « Ils étaient tous réticents il y a dix ans, mais il est encourageant de constater à quel point ils apprécient maintenant ce qu’ils ne connaissaient pas. Cela montre que c’est possible. »
Au Royaume-Uni, le gouvernement émet des Green Gilts, une sorte d’obligation d’État à impact. Peut-être une idée pour le ministre des Finances, Vincent Van Peteghem (CD&V), qui effectuera le discours d’ouverture lors du Belgian Impact Day.
 

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