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À la fin de la semaine dernière, la Belgique a soumis à la Commission européenne son «plan national de relance et de résilience». Ce plan de relance est nécessaire pour bénéficier des 5,9 milliards d’euros de subventions promises par le fonds de relance européen «Next Generation EU» de 750 milliards. Cependant, elle est plutôt maigre.

C’est ce qu’écrivent les économistes de Belfius dans un document récent.

Comme demandé par l’Europe, la Belgique investit principalement dans les investissements verts et numériques, ainsi que dans les travaux d’infrastructure. Les investissements sont bons pour la relance de l’économie car ils ont un effet immédiat. En outre, ils garantissent également une croissance plus élevée de la productivité à long terme, ce qui signifie que notre économie continuera à être plus performante à l’avenir.

Toutefois, les calculs du Bureau fédéral du Plan montrent que l’effet de relance de ce plan national de relance est plutôt limité. Bien sûr, nous ne parlons que d’un stimulus de 5,9 milliards, ce qui correspond à 0,21% du PIB par an, étalé sur 6 ans. C’est également la raison pour laquelle Belfius Research ne considère pas que l’impact du plan européen de relance économique sur les prévisions de croissance de la Belgique soit très important.

Cependant, les chiffres du Bureau du Plan sont décevants. Au cours de la période 2021-2026, l’économie belge connaîtra une croissance annuelle de seulement 0,14 % du PIB, soit moins que l’impulsion donnée par les investissements, qui est de 0,21 % par an. Au plus fort de la reprise, 3 900 emplois seront créés, et environ 2 300 emplois en moyenne au cours des cinq prochaines années. La productivité serait supérieure d’environ 0,19 % en 2026 par rapport à un scénario sans plan de relance.

Les effets sur le PIB et l’emploi sont donc modestes. À titre de comparaison, le Bureau néerlandais d’analyse des politiques économiques estime que 30 000 emplois seront perdus cette année en raison de la crise. L’effet de relance des subventions européennes est affaibli car, pour une partie des investissements, il faut importer des produits de l’étranger. Et tous les types d’investissement ne créent pas beaucoup d’emplois.

La numérisation des services publics, par exemple, peut nous apporter davantage de croissance économique à l’avenir, mais la création d’emplois est plutôt limitée à court terme. Nous verrons des emplois supplémentaires dans le secteur de la construction en particulier, car une part relativement importante du plan de relance est consacrée à la construction ou à la rénovation de logements et de travaux d’infrastructure.

Plan national

La force du plan national de relance et de résilience réside donc davantage dans la transformation verte de notre économie et dans les gains de productivité et de compétitivité à long terme.

Devons-nous craindre que cet effet de relance limité ne retarde la reprise de notre économie ? Non. Ce n’est pas le plan de relance mais le taux de vaccination qui est actuellement le paramètre le plus important pour la réouverture de notre économie et donc pour la reprise. 

Grâce au soutien massif du gouvernement pendant les périodes de verrouillage, les dommages causés à notre infrastructure économique ont pu rester relativement limités. Le revenu moyen des ménages se maintient également, de sorte que nous nous attendons à ce que les consommateurs recommencent bientôt à verser leur argent, ce qui donnera également un «coup de fouet» important à notre économie.

Nous ne devons pas non plus négliger l’impact du fonds de relance européen sur les autres États membres de l’Union européenne. Une croissance plus élevée dans des pays comme l’Italie et l’Espagne, qui ont reçu beaucoup plus d’argent européen, stimulera les exportations belges.

En outre, il n’y a pas que la subvention européenne, mais aussi les autorités fédérales et régionales qui libèrent de l’argent pour investir. La combinaison de tous ces facteurs devrait bientôt, nous l’espérons, donner un fort coup de fouet à notre économie.
 

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