En dix ans, la Banque Delen a presque triplé le nombre de ses bureaux, avec des succursales bien au-delà de la Belgique. Mais l’impressionnant siège d’Anvers reste le point d’attache d’Anne-Sophie et d’Alexandre Delen. Visite privée d’une banque qui allie l’ancien et le nouveau.
Le bâtiment de la Banque Delen, situé sur la Jan Van Rijswijcklaan à Anvers, témoigne en un seul coup d’œil la croissance exponentielle qu’a connue cette banque privée en l’espace de quelques générations. Le grand-père André Delen a fondé un bureau de change en 1936, au numéro 282 de la même avenue majestueuse. En 1989, les activités ont été transférées au numéro 184. La banque connaît un développement rapide, notamment grâce à son principal actionnaire, Ackermans & van Haaren, et la famille continue d’acquérir des immeubles adjacents..
Entre 2017 et 2021, neuf bâtiments ont été reliés pour former une entité confortable et moderne, tout en conservant l’âme et l’architecture de chaque propriété. Mais le nouveau bâtiment est désormais trop petit. Quelque 70 collaborateurs occupent des bureaux au coin de la rue, dans l’immeuble BP, un monument raffiné dans le style brutaliste, de l’architecte Léon Stijnen. La banque continue d’acheter des biens immobiliers autour de son siège, en vue de nouveaux projets d’expansion.
« Mes parents, mon frère et moi vivions encore au numéro 282 », se souvient Anne-Sophie (44 ans) ». À l’époque, les bureaux se trouvaient au rez-de-chaussée. La fille du président du conseil d’administration Jacques Delen (et petite-fille d’André) est responsable du marketing et de la communication de la banque, avec Elio Rombouts. Avec sa mère, Marie-Alix, elle s’occupe également de l’aménagement intérieur et de la décoration du siège et des bureaux satellites.
Son frère, Alexandre Delen (47 ans), nous rejoint pour une visite guidée. Au sein du comité exécutif, il s’occupe notamment de l’informatique et du développement durable. « Lors de la rénovation, nous avons opté pour une isolation optimale, des vitrages super-isolants, des panneaux solaires sur chaque toit et des bornes de recharge pour les voitures électriques. Nos voitures sont électriques depuis 2022, deux ans avant que le gouvernement ne l’encourage », explique Alexandre. Les technologies évoluent rapidement : il y a sept ans, une pompe à chaleur géothermique n’était pas la meilleure option pour ce bâtiment ; aujourd’hui, elle l’est probablement.
« Les arbres du jardin derrière le bâtiment faisaient partie du projet de rénovation, explique Anne-Sophie. Un an avant le début des travaux, nous avons déplacé les plus jeunes spécimens sur une parcelle adjacente. Pour que les jardins soient suffisamment arrosés, nous avons installé un système d’irrigation pour nos arbres et ceux des voisins pendant les travaux. Tous les arbres ont parfaitement survécu au projet de rénovation et sont de nouveau en place depuis trois ans. Nous leur avons adjoint de nombreuses nouvelles plantations ».
Les façades ont été restaurées dans toute leur grandeur et reliées entre elles, notamment par deux ponts de verre. Pour la rénovation de ces dernières, des ferronneries et des autres éléments protégés, la Banque Delen a collaboré avec le service des monuments historiques. « Nous avons suivi attentivement leurs recommandations, car la préservation du patrimoine belge reste une priorité absolue dans toutes nos rénovations », souligne Anne-Sophie. Derrière la première ligne de bâtiment, un tout nouveau bâtiment moderne a vu le jour, avec de grands espaces de travail ouverts et des salles de réunion plus petites et pleines de caractère.
Impossible de se lasser de cet intérieur. La mère et la fille Delen ont conçu une atmosphère distincte pour chacune des salles de réunion du siège social. Dans les salles dont s’occupe Marie-Alix, la mère, les tons chauds dominent. Anne-Sophie s’en tient quant à elle à des tons clairs et accorde beaucoup d’attention à l’éclairage et à la couleur de la lumière. « L’éclairage détermine 60 % de l’atmosphère d’un intérieur, raconte-t-elle. Mon frère voulait des Led partout. Heureusement, il existe aujourd’hui des Led de couleur chaude. Nous avons donc trouvé un compromis. Des bandes de Led sont également possibles, mais uniquement en tant qu’éclairage indirect, par exemple sous les escaliers. »
Avec ses goûts affirmés et son sens du détail, Anne-Sophie associe le design vintage à des meubles abordables provenant d’Ikea, de Maison du Monde, de Furnified et de La Redoute. Elle n’hésite pas non plus à modifier certaines pièces et a notamment fait installer un grillage dans des armatures murales pour mieux diffuser la lumière.
Anne-Sophie dispose par ailleurs d’un bon réseau de fournisseurs et d’un vaste dépôt. « Beaucoup de pièces sont chères si on les veut tout de suite, mais on peut parfois faire de bonnes affaires. Il y a aussi la force du nombre : j’achète nos chaises de conférence en grand nombre et donc à un prix avantageux », explique-t-elle. Enfin, elle accorde une attention presque obsessionnelle à l’entretien et aux réparations. « Je vois immédiatement quand une retouche est nécessaire quelque part », dit-elle. La chaise sur laquelle Alexandre s’est assis grince, elle la fera bientôt réparer.
Le bâtiment compte 190 œuvres d’art, presque toutes d’artistes contemporains, mais elles n’appartiennent pas à la banque. « Nous collaborons avec des galeries locales qui exposent leurs artistes ici. Les clients peuvent contacter directement la galerie s’ils le souhaitent. Et bien sûr, nous ne prenons pas de commission sur les ventes », soulignent le frère et la sœur. Les vernissages et les finissages des expositions temporaires sont l’occasion d’entrer en contact avec les clients amateurs d’art.
Les agences de la Banque Delen ont une ambition claire : être proches du client. À 20 minutes de voiture au maximum, chaque client devrait en principe trouver un bureau. « Les espaces d’accueil constituent en fait une partie de notre environnement de travail actif, explique Alexandre Delen. Nous préférons y consacrer notre budget plutôt que de le consacrer à des spots radio, par exemple ».
« Nous organisons environ quatre cents événements par an, dont les trois quarts en interne. C’est pourquoi nous disposons également d’une véritable cuisine de restaurant », ajoute Anne-Sophie. Le décor attire déjà l’attention des clients. « Nous recevons au moins dix questions par jour pour savoir d’où viennent les pièces d’une salle de consultation particulière », explique-t-elle
Cet article est le troisième de notre série estivale baptisé « L’importance de la localisation » où nous visitons des bâtiments phares du secteur.