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Delen Private Bank et Puilaetco sponsorisent chacune une grande foire d’art à Bruxelles. « La plupart des clients investissent dans l’art avec leur cœur. Mais achetez aussi avec votre raison : les formalités administratives sont essentielles pour le transfert à la génération suivante. »
Puilaetco est le principal partenaire de Ceramic Brussels, la nouvelle foire dédiée à la céramique (environ 13 000 visiteurs) qui s’est tenue sur le site de Tour & Taxis du 22 au 26 janvier. Delen Private Bank sponsorise quant à elle pour la 19e fois la prestigieuse Brafa Art Fair (67 000 visiteurs), qui se déroulera du 26 janvier au 2 février à Brussels Expo.
Delen Private Bank précise tout de suite que conseiller des clients en matière d’investissements dans l’art ne constitue pas son cœur d’activité. « En tant que banque, nous ne fournissons pas de conseils concernant l’achat d’œuvres d’art en tant que classe d’actifs », explique Steven Osaer, Head of Estate Planning. « En revanche, nous sommes des amateurs d’art, tout comme bon nombre de nos clients. Que ce soit pour la restauration, l’assurance ou l’expertise d’œuvres d’art, nous pouvons toujours leur recommander un expert fiable. »
Puilaetco dispose d’un service distinct de Conseil en art. « L’art est un investissement de passion et fait partie du patrimoine de nombreux clients private banking de la banque. Nous les accompagnons tout au long du cycle de vie de leur collection », explique Sophie Clauwaert, conseillère en art chez Puilaetco. Tout comme chez Delen, l’accent est donc placé sur la gestion des investissements dans l’art en tant qu’élément du patrimoine familial, et non sur la réalisation d’objectifs de rendement spécifiques.
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Lors de la foire Ceramic Brussels, les prix des œuvres varient entre 1000 et 30 000 euros, et même 150 000 euros dans certains cas.
Pas de boule de cristal
Selon les deux banques privées, le rendement moyen d’un investissement dans l’art est, dans la grande majorité des cas, tout simplement impossible à prévoir. Pire encore : hormis les œuvres véritablement prestigieuses, une œuvre d’art peut très bien perdre sa valeur financière initiale au fil du temps.
« L’art n’a pas de valeur intrinsèquement stable, ce qui fait que l’achat d’art, à l’exception des œuvres de grands maîtres mondialement reconnus, n’est pas considéré comme une forme d’investissement sûre », explique Steven Osaer. Sophie Clauwaert met également en garde contre la volatilité des prix : « Personne n’a de boule de cristal. Tout le monde a les yeux rivés sur les grands noms, mais il existe en parallèle une multitude d’artistes talentueux totalement tombés dans l’oubli. »
Pour Steven Osaer, « acheter une œuvre d’un artiste en qui vous croyez ne garantit pas que son prix d’achat sera un bon investissement plus tard. L’art fluctue souvent au gré de tendances. Des pièces anciennes qui avaient une grande valeur il y a 50 ans ne l’ont plus nécessairement aujourd’hui. »
Acheter une œuvre d’un artiste en qui vous croyez ne garantit pas que son prix d’achat sera un bon investissement plus tard.
Steven Osaer, Delen Private Bank
« Le marché des antiquités est difficile, car les goûts ont évolué au profit d’intérieurs plus épurés, confirme Sophie Clauwaert. Les maîtres anciens sont également passés de mode, à l’exception des noms véritablement prestigieux. » Elle recommande aux investisseurs en art de diversifier leurs acquisitions.
« Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier. Ne concentrez pas vos achats sur un seul artiste. Constituez une collection diversifiée, couvrant différentes époques et divers médiums. Par exemple, n’achetez pas uniquement des tableaux, mais aussi de la céramique, actuellement en plein essor. Cette tendance à des collections plus éclectiques se retrouve d’ailleurs aussi bien chez les collectionneurs que dans les galeries. Autre conseil : les œuvres de grand format sont plus difficiles à revendre que celles de taille plus modeste. »
Selon Sophie Clauwaert, il est actuellement difficile de prévoir dans quelle direction évolueront les prix de l’art. « À cet égard, la Brafa constituera un indicateur intéressant, car les grandes foires d’art donnent souvent le ton. »
Transmission
Une œuvre d’art est souvent achetée avec le cœur ou héritée au sein d’une famille. Contrairement à un investissement purement financier, l’art est donc chargé d’une forte dimension émotionnelle. Cependant, les banques privées recommandent de ne pas négliger les ennuyeuses formalités administratives, cruciales pour la gestion ultérieure et la transmission éventuelle à la génération suivante.
« Au moment de l’achat, rares sont les clients qui réfléchissent spontanément à ce qu’il adviendra de l’œuvre après leur décès. J’entends parfois des clients déclarer : « C’est une question pour après ma mort ». Mais c’est faux : il est préférable d’organiser la transmission à l’avance », déclare Sophie Clauwaert.
« Des techniques de planification simples, comme le don manuel d’une œuvre d’art ou la donation avec réserve d’usufruit, permettent d’optimiser la pression successorale au moment du décès. Les collections plus importantes peuvent également être structurées par le biais d’une société simple ou, dans des cas exceptionnels, d’une fondation. Cela permet d’éviter que la collection ne se disperse après le décès et que de précieuses pièces de famille ne disparaissent dans le circuit commercial », affirme Steven Osaer.
Provenance
Sophie Clauwaert déconseille vivement l’achat d’œuvres « au noir ». « Cela compromet la transmission à la génération suivante. L’origine – ou provenance, comme on l’appelle dans le jargon – d’une œuvre est souvent déterminante pour sa valeur. Achetez donc via un canal reconnu et conservez les certificats. »
Steven Osaer souligne que de plus en plus d’organismes sont susceptibles de demander d’où proviennent les actifs d’un client, y compris sa collection d’art. « Aujourd’hui ce n’est plus seulement le fisc qui pose des questions sur l’origine et l’historique votre patrimoine. Les banquiers, les gestionnaires de patrimoine, les notaires et les marchands d’art y sont aussi légalement tenus. »
« Il est donc essentiel de documenter votre patrimoine, y compris pour l’art et les antiquités, une tâche qui est souvent loin d’être simple. Qu’en est-il, par exemple, de ce tableau de grande valeur que vous avez acheté ou dont vous aviez hérité il y a longtemps ? Vous ne disposez peut-être plus de la preuve d’achat. »
« Lorsque vous vendez une œuvre d’art et souhaitez transférer l’argent sur votre compte, il se peut que vous deviez prouver avec quels fonds vous aviez acheté ce tableau à l’époque, ou démontrer qu’il avait été inclus dans la déclaration de succession. Depuis peu, les marchands d’art sont tenus de vérifier l’identité de leurs clients pour tout achat d’une valeur égale ou supérieure à 10 000 euros. Cette règle s’applique également aux voitures de collection, aux collections de timbres ainsi qu’à d’autres objets de nature artistique ou culturelle. »
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