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Pauwels (BlackRock) estime que les banques centrales vont rester focalisées sur la hausse des prix, et que les investisseurs vont devoir adapter leur stratégie d’investissement et privilégier notamment le Japon, la dette émergente, les obligations souveraines américaines à court terme et quelques grandes tendances structurelles.

Olivier Pauwels (Directeur Wealth & Multi-Asset Strategies & Solutions pour BlackRock) a récemment présenté les perspectives macroéconomiques et financières semestrielles du BlackRock Investment Institute. « Le contexte actuel reste marqué par une persistance des contraintes d’offre, avec une inflation qui va rester plus élevée que l’objectif des banques centrales pendant encore un certain temps ». 

Politiques restrictives

Dans ce contexte, il estime que les banques centrales vont rester restrictives, et qu’elles « ne viendront pas à la rescousse des investisseurs comme elles l’ont souvent fait ces dernières années, même avec des récessions techniques attendues en Europe et aux Etats-Unis pour les prochains mois. « Nous pensons que leur approche est désormais radicalement différente. Les banques centrales ont désormais un biais structurellement restrictif car l’inflation reste supérieure à leur objectif ». 

Le contexte va donc être marqué durant les prochains mois par une volatilité plus élevée car les marchés anticipaient encore une détente il y a quelques semaines. « Par rapport à la situation qui prévalait en 2022, les marchés financiers offrent des opportunités même si celles-ci sont différentes de celles du précédent cycle.». 

Il pointe différentes pistes pour pivoter les portefeuilles dans le contexte actuel. « Nous restons globalement sous-pondérés sur les actions des pays développés, et nous estimons qu’il faut actuellement plutôt privilégier la dette souveraine à court terme, notamment aux Etats-Unis ». Il souligne également un biais vers la dette d’entreprise de bonne qualité en Europe, en raison notamment du poids plus important sur les émetteurs bancaires bien capitalisés. 

Granulaire et sélectif

Olivier Pauwels pointe qu’il faut adopter une approche granulaire et tactique, ne pas acheter les marchés au sens large et privilégier des thématiques bien précises, notamment les secteurs de qualité et les « méga-forces » comme l’intelligence artificielle. « Ce secteur pourrait contribuer fortement à la croissance économique à travers d’importants gains de productivité Graduellement, nous pensons donc que le rally du début d’année pourrait s’élargir à des sociétés ou des secteurs qui vont bénéficier de l’émergence de ces solutions d’IA pour augmenter leur productivité ou qui font face à une pénurie structurelle de main d’œuvre ».

Une autre de ces tendances est la fragmentation mondiale au niveau géopolitique, qui constitue une opportunité pour des segments comme les dépenses d’infrastructure, la sécurité digitale, les valeurs industrielles ou la défense. « Le vieillissement de la population reste également une lame de fond importante qui se traduit par des pénuries persistantes sur le marché du travail ; de même que la thématique de la transition énergétique ». 
Au niveau du secteur financier, Olivier Pauwels estime aussi que la crise bancaire du printemps a fait réfléchir sur le futur des dépôts. « Ils sont aujourd’hui plus volatils que par le passé, et cette volatilité pourrait limiter la capacité du secteur bancaire à octroyer des crédits à l’économie, notamment aux Etats-Unis ». Cela devrait créer des opportunités pour le crédit privé, un segment qui s’est déjà bien développé aux Etats-Unis et qui pourrait voir prochainement son importance augmenter en Europe. 

Japon et émergents

Les actions japonaises sont également identifiées comme une classe d’actifs dont les perspectives se sont améliorées, avec un positionnement qui a été relevé à neutre. « Les taux réels restent négatifs suite à la hausse de l’inflation avec une récession qui a été évitée notamment grâce au retour des touristes chinois. Enfin, la réforme de la régulation pour les entreprises cotées va augmenter la transparence pour les investisseurs et améliorer les relations entre les dirigeants et les actionnaires ». 

 « La dette locale des pays émergents constitue également une opportunité à l’heure actuelle, avec un différentiel de taux qui est sur un niveau historiquement élevé par rapport aux obligations américaines », souligne encore Olivier Pauwels. En outre, de nombreuses banques centrales sont aujourd’hui dans une position où elles peuvent détendre leur politique monétaire ». 

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