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CBC Banque et Assurances vient de publier son quatrième observatoire de l’épargne, une enquête, réalisée auprès d’un échantillon de 1.000 belges âgés de 18 à 70 ans eu début de l’été dernier. Cette étude met en évidence une proportion d’épargnants belges stable par rapport à l’année précédente (67% des répondants), avec des montants épargnés qui ont fortement progressé pour la troisième année consécutive : 40% des personnes interrogées déclarent mettre de côté 200 euros par mois ou plus, contre seulement 28% en 2015. 

Les principaux critères mis en avant par les Belges restent, sans surprise, le rendement (64%) et les risques encourus (48%), d’où il ressort un positionnement qui fait encore la part belle au compte d’épargne (87%) et à l’épargne-pension (44%) en dépit des rendements souvent décevants sur ce type de placement dans un environnement de répression financière. Xavier Falla (directeur général du marché des particuliers chez CBC Banque) souligne que « les investissements (actions, obligations, fonds) sont de plus en plus fréquemment cités (23%) dans les décisions, ainsi que le caractère durable (19%) des produits dans lesquels les clients vont investir ».

« Ce dernier point est clairement une nouveauté par rapport aux années précédentes ».  Mais une autre conclusion de cette étude est le fait que seulement 44% des clients ont connaissance de l’existence des placements durables, et qu’ils sont souvent uniquement associés aux thématiques environnementales, tandis que les facteurs de gouvernance ou de politique sociale sont nettement plus méconnus.  

Performance

Pour Marie Lambert (Professeur de finance à HEC Liège), « les investisseurs belges ne répartissent pas encore assez souvent leur épargne en fonction des différents objectifs qu’ils peuvent avoir », avec par exemple une poche à court terme (et peu rémunératrice) qui devrait être consacrée aux dépenses  qui seront encourues durant l’année, tandis qu’un niveau de risque plus important pourrait être consentis pour des objectifs plus lointains, comme par exemple pour se constituer une épargne suffisante dans le cadre de sa pension.  « Ceci entraîne une marché des particuliers qui reste encore largement absent des fonds durables, au contraire des investisseurs institutionnels ». 

En outre, 44% des  clients n’ont généralement pas une idée précise de ce qu’ils peuvent atteindre d’un investissement durable, et 16% estiment encore que les investissements classiques dégagent une performance supérieure. « D’un point de vue théorique, les études empiriques ont démontré qu’une entreprise qui adopte de bons comportements en terme de durabilité devrait être en mesure de dégager une performance boursière supérieure », souligne Marie Lambert. « Au niveau des fonds, la conclusion est pour le moment plus mitigée, en raison des frais liés au processus d’analyse des critères de durabilité. La surperformance ne sera donc pas systématique ».

Encore des efforts

 « En dépit des efforts consentis ces dernières années, il y a encore un manque de connaissance important par rapport à ces produits », souligne encore Xavier Falla. « Par contre, chez les clients qui investissent, 54% de cette catégorie affirment accorder de l’importance au caractère durable de leurs investissements. Et ils soulignent que la proportion durable pourrait atteindre à terme 45% du portefeuille, contre seulement 6,5% aujourd’hui. La marge de progression est donc encore très importante ». 

Marie Lambert souligne également que l’offre en matière d’investissements durables a explosé ces dernières années, « tant en terme de thématiques que de stratégies (best in class, exclusion, secteur, etc) », et qu’il est souvent difficile de s’y retrouver pour un investisseur non averti, « avec un risque de green washing  de certains produits qui seraient qualifiés de durables sans que leur bénéfice en terme de durabilité puisse être prouvé ».

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