Les marchés boursiers se sont quelque peu remis de leur récente correction, mais Mohamed El-Erian (photo) n’est pas rassuré. En Belgique également, quelques personnes ont été mises en quarantaine après avoir été déclarées positives au test du coronavirus. L’intelligence artificielle aurait-elle pu prédire le virus ?
L’économiste Mohamed El-Erian déconseille aux investisseurs d’acheter en cas de rechute. Il redoute en effet que le coronavirus ne cause de graves dégâts avant que la situation ne s’améliore.
Selon l’économiste, le déclenchement de cette pandémie « fera payer un lourd tribut à l’économie chinoise et entravera la croissance mondiale ». C’est ce que l’économiste en chef d’Allianz et ancien CEO de Pimco a déclaré lundi dans une interview sur CNBC.
« Pendant longtemps, j’ai pensé que le sentiment du marché était si fort que nous serions capables de faire face à une liste toujours plus longue de problèmes économiques », a déclaré El-Erian. « Le coronavirus, par contre, est différent : c’est un gros problème. Il paralysera la Chine et affectera l’ensemble de l’économie mondiale. »
Ce qui est important, c’est que le virus ne peut être contré par la politique monétaire, explique l’économiste. « Nous devons y prêter davantage attention. Nous devons également être en mesure de freiner notre tendance compulsive à acheter en cas de faiblesse des cours. »
Intelligence artificielle
La Financière de L’Échiquier (LFDE) gère un fonds qui investit dans des sociétés actives dans le domaine de l’intelligence artificielle. Fait remarquable, l’intelligence artificielle avait déjà détecté l’épidémie de coronavirus le 31 décembre 2019, soit 10 jours avant l’Organisation Mondiale de la Santé.
Stéphane Van Tilborg de LFDE : « Un algorithme développé par BlueDot, une start-up canadienne, avait détecté un nombre anormal de recherches en ligne sur les symptômes de la grippe dans la région de Wuhan. L’algorithme prend en compte à la fois les données publiées par les utilisateurs sur Internet et celles publiées sur les réseaux sociaux.
En corrélant ces données avec celles de la plate-forme de données des compagnies aériennes ATPCO, il a même été possible d’identifier les foyers d’infection de l’épidémie. Cet algorithme avait déjà prouvé son utilité en 2016, lorsqu’il avait prédit la propagation du virus Zika. Les données ne sont pas accessibles au grand public, mais sont communiquées à certaines institutions de santé publique, aux compagnies aériennes et aux hôpitaux dans lesquels les patients concernés pourraient se présenter. »