<span>Photo by <a href="https://unsplash.com/@matdflo?utm_source=unsplash&amp;utm_medium=referral&amp;utm_content=creditCopyText">Matt Flores</a> on <a href="/s/photos/gold?utm_source=unsplash&amp;utm_medium=referral&amp;utm_content=creditCopyText">Unsplash</a></span>
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L’or augmente discrètement, mais de nombreux observateurs du marché restent sceptiques face à ce ‘stealth bull market’, qui a tout de même débuté dès 2001. Cela est principalement dû au fait qu’ils partent du principe que l’or ne peut être valorisé. Quod non. 

Pendant que tout le monde est focalisé sur les grands indices boursiers, qui battent des records jour après jour grâce aux actions FANG, le prix de l’or s’élève discrètement vers les 1800 dollars l’once. La surperformance par rapport au S&P 500 en euros est notable, et fait de l’or la grande classe d’actifs la plus performante au cours de l’année passée ! 

Cependant, l’or offre une performance supérieure depuis de nombreuses années. Au cours des dix dernières années, le rendement composé en euros a été d’environ 11 %. Nous connaissons de nombreux investisseurs institutionnels et privés qui signeraient directement.

Gold price vs S&P 500

Taux d’intérêt réel

L’or se trouve dans un ‘stealth bull market’. Le grand public ne participe pratiquement pas, mais seulement un groupe limité de ‘smart money’. Les raisons de cette surperformance sont connues : la politique monétaire des banques centrales et l’incertitude. Nous constatons d’ailleurs que l’incertitude entourant la politique monétaire a tendance à s’accroître après les récessions et reste élevée pendant des années. Les troubles sociaux, la volatilité politique et les tensions internationales croissantes ne disparaîtront pas de sitôt. Dans un tel environnement, la demande d’actifs défensifs restera élevée et continuera à augmenter. 

Une analyse du graphique montre que l’or connaît une trajectoire similaire à celle de 2008-2013. Pendant la grande crise financière, l’or a d’abord connu une forte hausse à mesure que les taux d’intérêt nominaux baissaient, l’assouplissement quantitatif ayant commencé en novembre 2008. Par la suite, le prix de l’or a continué à évoluer dans une fourchette étroite au cours du premier semestre 2009. C’est alors que la politique a commencé à avoir un impact. Pendant cette période, il y a eu de courtes corrections, déclenchées par des rotations risk-on d’actifs défensifs, mais d’une manière  générale, l’or n’a pas connu d’orientation marquée pendant environ six mois. 

Le marché a finalement éclaté en octobre 2009, dans la foulée d’une baisse des taux d’intérêt réels, lorsque l’inflation a augmenté sous l’impulsion d’un assouplissement de la politique monétaire. 

Une trajectoire similaire est très probable aujourd’hui. Les taux d’intérêt réels sont poussés à la baisse par une normalisation progressive des anticipations d’inflation, tandis que les taux d’intérêt nominaux restent bas grâce à l’assouplissement de la politique monétaire. Nous connaissons donc les deux principaux moteurs de la hausse du prix de l’or : des taux d’intérêt plus bas associés à une demande d’investissement plus importante (en particulier sur les marchés émergents).

Valorisation ?

De nombreux observateurs du marché restent néanmoins sceptiques. Ils suivent le raisonnement selon lequel l’or ‘ne peut pas être valorisé’, par opposition aux actifs financiers traditionnels tels que les actions et les obligations, qui peuvent être inclus dans toutes sortes de modélisations. Ce qui n’est en fait pas vrai. 

En effet, il existe deux critères courants pour évaluer le prix de l’or : la masse monétaire M2 et le ratio Dow/Or.

Gold versus M2

Il existe une corrélation claire entre le taux de croissance annuel de la masse monétaire M2 et le prix de l’or. Il y a encore beaucoup de rattrapage à opérer, et rien n’indique une politique plus stricte dans les années à venir, bien au contraire. 

Deuxièmement, il y a le ratio Dow/Or, qui mesure combien d’onces d’or il faut pour acheter une unité du Dow Jones. 

 

Gold versus Dow

Au plus fort du marché haussier à la fin des années 1970, cet indicateur avait atteint un point bas, et il est maintenant à nouveau en baisse. La tendance à long terme est baissière. Une bataille est en cours entre les actifs financiers (obligations et actions) et les actifs physiques/réels, ce qu’illustre parfaitement le ratio Dow/Or. Ceteris paribus, il y a donc de fortes chances que l’or continue à enregistrer d’excellentes performances dans les années à venir et que le ‘stealth bull market’ se transforme en un véritable marché haussier pouvant même faire pâlir le marché haussier technologique. En combinaison avec les très petites allocations d’or dans la plupart des portefeuilles (institutionnels), cela peut provoquer un véritable feu d’artifice. 

Jan Longeval a également déclaré dans une récente interview avec Investment Officer : « L’or représente actuellement 12 % des réserves des banques centrales mondiales. Les banques centrales aiment l’or physique car, contrairement aux dollars ou aux euros, il n’y a pas de risque de contrepartie. Un dollar est en soi une obligation du Trésor américain. L’or est l’or, il n’y a pas de contrepartie. Il est incontournable dans tout portefeuille et, plus encore, il deviendra l’un des investissements les plus performants dans les décennies à venir. Mais je préfère l’or physique. […]. »

Ce qui suggère que les meilleures années pour l’or sont encore à venir.

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