Quel est le point commun entre les banques privées suisses ? Selon Frédéric Peemans de l’Union Bancaire Privée (UBP), il ne s’agit pas seulement d’un «excellent service, mais aussi de l’accent mis sur la durabilité». L’UBP souhaite également faire la différence en Belgique, et l’investissement d’impact fait partie intégrante de cet objectif.
C’est ce qui ressort d’un entretien avec Frédéric Peemans, Responsable des ventes institutionnelles et wholesales pour le Benelux au sein de la division Asset Management de l’Union Bancaire Privée (UBP) et Victoria Leggett, Head of Impact Investing de l’UBP.
Le Groupe UBP a été créé en Suisse en 1969 et est présent en Belgique depuis plus de 10 ans au travers d’une succursale de sa société de gestion luxembourgeoise UBP Asset Management (Europe) S.A..
Les activités en Belgique sont limitées à la gestion d’actifs institutionnels pour des clients professionnels tels que des gestionnaires d’actifs, des compagnies d’assurance, des fonds de fonds et des family offices. Le bureau de l’avenue Tervuren à Bruxelles compte quatre employés de front office. Nous sommes assez discrets car nous ne faisons pas de publicité. Nous nous développons de manière organique sur la base du bouche à oreille et des efforts de mise en réseau», explique M. Peemans.
En 2010, les activités de gestion d’actifs du groupe ont été fortement développées et plusieurs bureaux de représentation ont été ouverts dans le monde. À l’époque, le groupe avait 60 milliards d’euros d’actifs sous gestion, chiffre qui est aujourd’hui passé à 161 milliards.
Nous sommes un gérant actif qui opère dans une niche. Sur le marché belge, nous sommes principalement spécialisés dans la gestion des titres à revenu fixe, l’investissement à impact, les actions suisses et mondiales, les actions japonaises et les petites capitalisations. Nous travaillons également avec un nombre limité de distributeurs pour les activités B2B, pour un nombre restreint de stratégies», explique M. Peemans.
Marché belge
UBP Asset Management affirme que les clients qu’elle sert recherchent des stratégies très spécifiques. Il s’agit, par exemple, de fonds de pension ou de personnes qui recherchent des solutions d’investissement à impact. Les plus grands gestionnaires d’actifs en Belgique figurent parmi nos clients, mais je ne peux pas citer de noms,» dit Peemans.
La gestion active est résolument le choix de l’UBP Asset Management. Nous choisissons un nombre limité de stratégies dans lesquelles nous pouvons faire la différence. L’investissement passif n’est pas une option pour nous.
M. Peemans reconnaît également que la pression sur les marges sur le marché belge est un fait. C’est une question que diverses parties ont déjà soulevée lors d’entretiens avec l’agent d’investissement. Vous constatez cette pression sur les marges à la fois dans la banque privée et dans la gestion d’actifs. Nous y faisons face en apportant sur le marché des stratégies qui se démarquent de la concurrence et qui sont mises en œuvre de manière unique, mais il est indéniable que cette pression sur les marges est présente».
La réglementation est également un facteur supplémentaire qui exerce une pression sur les marges, selon M. Peemans, mais qui «crée en même temps des opportunités». C’est une grande opportunité d’investissement pour nous, comme l’investissement d’impact, qui se développe en partie grâce aux réglementations. C’est exactement ce sur quoi nous voulons capitaliser.
Investissements d’impact
De plus en plus d’acteurs proposent l’investissement d’impact en tant que «double bottom line», c’est-à-dire un investissement qui ne se contente pas de produire un rendement financier, mais qui veut aussi offrir une certaine valeur ajoutée sociale ou environnementale. Chez UBP Asset Management, les 17 objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies constituent le point de départ. ‹Dès qu’ils sont sortis en 2015, nous nous sommes saisis du thème. Selon l’ONU, atteindre ces objectifs nécessitera un investissement annuel estimé entre 5 et 7 trillions de dollars. L’investissement à impact cherche à exploiter intelligemment cette tendance de l’industrie financière «, déclare Victoria Leggett.
Aujourd’hui, UBP Asset Management dispose d’une équipe de dix personnes dédiées à l’investissement à impact et de trois compartiments, qui ont près d’un milliard de dollars sous gestion, en plus des mandats distincts.
Nous sommes extrêmement transparents et publions les procès-verbaux de notre comité consultatif sur l’impact, qui est composé de membres externes, et nous publions un rapport annuel sur l’investissement d’impact. Ce sont des choses qui sont particulièrement importantes pour gagner la confiance des clients».
Selon Victoria Leggett, les fonds d’impact investissent dans des entreprises cotées en bourse qui sont disruptives et veulent innover l’économie sur le long terme, » ce qui conduit à une croissance supérieure à long terme «. ‹
À cette fin, nous avons développé en 2016 notre propre outil d’évaluation de l’impact, le système IMAP, qui donne aux entreprises un score individuel et veut simplement apporter de l’objectivité et de la rationalité à notre analyse, en particulier pour les sélectionneurs de fonds, afin qu’ils puissent avoir une compréhension approfondie de notre processus. Je ne crois pas que l’on puisse mesurer l’impact avec les outils qui existent aujourd’hui. C’est pourquoi nous avons développé notre propre outil. Les résultats sont vérifiés trois fois par an par notre conseil consultatif externe, qui remet également en question les scores», conclut Victoria Leggett.
- Fondée en 1969 à Genève
- 161 milliards d’euros sous gestion
- Branche belge fondée en 2010 et dirigée par Frédéric Peemans
- Trois compartiments d’investissement à impact :