Blackrock-CEO Larry Fink wordt klaargemaakt voor een interview op de New York Stock Exchange. Bron: AP Photo/Richard Drew
Blackrock-CEO Larry Fink wordt klaargemaakt voor een interview op de New York Stock Exchange. Bron: AP Photo/Richard Drew

Des milliards de dollars s’évaporent sur les marchés américains. Les plus grands gestionnaires d’actifs du monde ne le crient pas haut et fort, mais il est clair qu’ils sont préoccupés. À court terme, Larry Fink se dit même « terrifié ».

Lors de leur dernier point sur l’allocation d’actifs, les stratèges en chef du Blackrock Investment Institute, Jean Boivin et Wei Li, citent des thèmes structurels tels que l’intelligence artificielle et la démographie comme autant de raisons d’être positifs à l’égard des États-Unis à long terme. La surpondération des actions américaines est maintenue.

Pourtant, le CEO Larry Fink s’est montré très inquiet ce mois-ci. Il a qualifié la nouvelle politique de droits de douane de « plus ambitieuse que ce qu’il a connu » au cours de ses 49 années de carrière dans la finance. Dans une interview accordée à CNBC, il est allé plus loin : « Les États-Unis sont passés du statut de force stabilisatrice à celui de source de déstabilisation mondiale. À long terme, je m’inquiète moins, mais à court terme, je suis terrifié. »

Le Fonds monétaire international partage ces préoccupations. Dans ses dernières Perspectives de l’économie mondiale, le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour les États-Unis, les ramenant de 2,7 à 1,8 %. Les prévisions d’inflation ont été revues à la hausse, passant de 2 à 3 %, un ajustement en partie attribué à l’augmentation des coûts d’importation, à la persistance des prix élevés des services et à la répercussion des droits de douane à l’importation sur le prix des marchandises.

Vanguard

Néanmoins, Salim Ramji, CEO de Vanguard, ne voit aucune raison d’abandonner la préférence pour les actions américaines. « Nous voyons [la confiance] dans nos flux entrants », a-t-il déclaré cette semaine lors d’un entretien avec Wall Street Week sur Bloomberg. « Nous le constatons dans le comportement de nos clients et dans les convictions de notre propre équipe. »

Son optimisme contraste avec la vague de ventes qui frappe les actions américaines. Les chiffres montrent que les États-Unis ont perdu de leur attrait aux yeux de nombreux investisseurs. Depuis l’annonce des nouveaux droits de douane de Donald Trump le 2 avril, l’indice S&P 500 a perdu plus de 6 %. Son niveau est aujourd’hui inférieur de 10 % à ce qu’il était juste après le début de l’année.

Les rendements des obligations d’État ont continué à augmenter, tandis que l’indice du dollar (DXY) a chuté de 8,5 % depuis le début de l’année. Autant d’éléments frappants pour un pays traditionnellement considéré comme un refuge sûr. Les actions européennes, qui ont également été touchées par les droits de douane, ont enregistré une baisse de 0,5 % depuis le début de l’année.

Retour à la réalité

La mise à jour des prévisions de croissance de la société de gestion d’actifs basée en Pennsylvanie montre que les équipes de Vanguard sont finalement plus prudentes. Ce chiffre a été révisé de 2,1 % à 1,7 % pour 2025. Les prévisions d’inflation ont désormais été revues à la hausse à 2,7 %. 

Le rapport de mars sur le marché du travail devrait être peu réjouissant, en partie à cause des licenciements gouvernementaux et des retards d’embauche dans des secteurs tels que la construction et l’industrie manufacturière, des industries qui dépendent fortement des dépenses gouvernementales et qui sont sensibles à la politique commerciale.

Malgré la volatilité, 117 milliards de dollars ont été versés à Vanguard depuis le début de l’année 2025. Près de 100 milliards ont été investis sur le marché intérieur. Selon M. Ramji, l’idée de l’exceptionnalisme américain est « loin d’être révolue ». Selon lui, la politique commerciale de M. Trump ne changera rien à cela.

Fidelity voit un tournant

Fidelity, troisième gestionnaire d’actifs aux États-Unis, se montre prudent. L’analyste Jacob Weinstein prévient que le discours sur l’exceptionnalisme commence à s’effriter.

Les recherches menées par le gestionnaire d’actifs sur la prépondérance des actions américaines dans les recommandations d’investissement des gestionnaires d’actifs le confirment. Au début de l’année 2025, l’ambiance a changé, selon Fidelity.

D’après M. Weinstein, cela est directement lié aux droits de douane annoncés le 2 avril. Si ceux-ci sont finalement pleinement mis en œuvre, ils constituent un risque direct de stagflation pour l’économie américaine. Dans le même temps, ils pourraient créer de sérieux vents contraires pour les partenaires commerciaux ayant d’importants excédents avec les États-Unis, tels que la Chine, le Japon et l’UE.

Par ailleurs, Fidelity estime que les droits de douane sont susceptibles d’entraîner une nouvelle hausse de l’inflation. La société de gestion de fonds conseille donc une diversification plus large, en mettant l’accent sur les actions non américaines. Au sein du comité d’allocation, on observe une préférence croissante pour les marchés étrangers. Les actions américaines restent dans le portefeuille, mais ce positionnement va moins de soi que l’année dernière. L’or et les matières premières sont considérés comme une protection contre une inflation élevée et persistante.

Les Européens prennent leurs distances

Le déclin de la confiance envers les États-Unis est peut-être le plus évident dans les flux de capitaux européens. Depuis l’annonce par M. Trump des tarifs douaniers du « Jour de la libération » le 2 avril, les investisseurs européens ont retiré 3,9 milliards de dollars des fonds d’investissement d’Amundi, d’UBS et de State Street exposés aux États-Unis, selon les données de Morningstar sur les ETF d’actions. C’est plus qu’au cours du premier trimestre 2020, lorsque la pandémie de Covid-19 a éclaté.

Chez Amundi, 1,7 milliard d’euros ont été sortis des fonds d’actions américaines, dont 592 millions d’euros du tracker S&P 500. UBS et State Street ont chacun enregistré près d’un milliard d’euros de décollecte sur les ETF d’actions américaines.

L’agence de presse Bloomberg a rapporté mardi que les fonds d’actions européens de iShares (Blackrock), Amundi et UBS étaient les plus grands gagnants de ce tournant patriotique. Ils ont enregistré un afflux combiné de 2,4 milliards d’euros. Les fonds domiciliés en Allemagne et en France, en particulier, ont reçu des montants remarquablement élevés de capitaux au cours des dernières semaines, selon Morningstar.

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