Marnix Arickx, CEO de BNP Paribas Asset Management et président de BEAMA, a donné le coup d’envoi du Fund Insiders Forum qui s’est tenu à Bruxelles le 15 octobre. Il s’est penché sur l’évolution du secteur et a souligné un certain nombre de défis clés pour le secteur.
Avant de commencer son intervention, Arickx a indiqué qu’il ne fallait pas oublier ce que représente le secteur de la gestion d’actifs. Arickx : « Le secteur a deux objectifs principaux, à savoir fournir les pensions aux particuliers et aux institutionnels, et financer l’économie réelle. »
Arickx est donc loin de croire que le secteur va disparaître, bien au contraire. Ce qu’il faut, par contre, c’est une meilleure communication.
Il a mis quatre défis en lumière.
Le premier est lié à la faiblesse des taux d’intérêt, qui ont une influence importante sur le volet produits à revenu fixe et les produits à capital garanti proposés. Les investisseurs qui investissaient auparavant dans ces produits se tournent de plus en plus vers les comptes d’épargne, parce qu’ils sont plus intéressants sur le plan fiscal et offrent encore un taux d’intérêt de 0,11 %. Pour Arickx, ce dernier point est un facteur qui perturbe le secteur. Des alternatives doivent être développées, mais la liquidité constitue un facteur très important à cet égard.
Le deuxième défi concerne la réglementation. Arickx a mentionné un certain nombre de réglementations qui touchent l’ensemble du secteur, telles que MiFID II, KYC et AML. D’une manière générale, il ne s’agit pas de nouvelles règles, mais de règles existantes qui sont maintenant mises en œuvre progressivement. Arickx a indiqué que les coûts devraient être pris en compte et que nous ne créerons certainement pas d’overkill.
Le troisième défi est lié au débat entre gestion active et passive. Selon lui, « le débat est beaucoup trop polarisé ». Aucun marché ne sera jamais géré de manière 100 % active ou 100 % passive. Selon Arickx, les gestionnaires d’actifs doivent « réfléchir sur quel marché ils veulent proposer quels produits. » Selon lui, l’investissement actif ne peut avoir de raison d’être que s’il offre une valeur ajoutée. Les index huggers n’en font donc pas partie. Une meilleure communication est également nécessaire.
Selon lui, la gestion passive devrait accorder plus d’attention à la liquidité. Un véhicule peut être liquide, mais les actifs sous-jacents, beaucoup moins. La réglementation est de plus en plus stricte afin d’éviter que les investissements passifs ne deviennent trop importants et que d’éventuels ‘liquidity events’ ou ‘flash crashes’ ne se produisent.
Un quatrième et dernier défi qu’Arickx a mis en évidence était le modèle de distribution des gestionnaires d’actifs. Arinckx a déclaré que proposer beaucoup trop de produits n’est pas une bonne chose pour les réseaux de distribution. En effet, il devient finalement impossible de bien connaître tous ces produits. Il faut donc se concentrer davantage.
Selon lui, nous devons évoluer vers un modèle rentable qui réponde également aux diverses exigences réglementaires. À son avis, la digitalisation peut apporter un soulagement et un soutien. Nous devons également mieux connaître et utiliser les ETF. Une discussion sur le modèle de rémunération est bien entendu étroitement liée à une réflexion sur le modèle de distribution.