La banque de fonds en ligne MeDirect a de grands projets pour la fin de l’année : le lancement d’une nouvelle application et l’extension de ses portefeuilles-modèles. Et pour ces derniers, elle ne travaille pas avec Morningstar cette fois-ci.
Depuis 2013, MeDirect est un challenger du secteur bancaire belge proposant des comptes d’épargne à haut rendement ainsi qu’une large gamme de fonds d’investissement. Initialement, la banque a fait son entrée dans notre pays avec une licence bancaire maltaise, car elle fait partie de la banque maltaise MeDirect.
Mais depuis 2015, la banque dispose d’une licence de la Banque Nationale de Belgique et peut également se considérer comme une banque belge. « C’était une étape logique. Dès le début, notre ambition était en effet de construire une banque à part entière en Belgique, qui offre à nos clients des solutions permettant de tirer le meilleur parti de leur argent. Et le fait que les dépôts d’épargne soient garantis par l’État belge plutôt que par l’État maltais inspire également davantage confiance aux épargnants belges », explique Philippe Delva, CEO, lors d’un entretien avec Investment Officer.
Cette focalisation sur les épargnants est un important fer de lance de la stratégie de la banque. « Les comptes d’épargne sont un bon moyen d’attirer de nouveaux clients, qui peuvent ensuite découvrir nos formules d’investissement », ajoute Philippe Delva, CEO. Le lancement, à la fin de l’année dernière, d’un nouveau compte offrant une prime de fidélité, qui a déjà apporté à la banque plus de 8 000 nouveaux clients et 280 millions d’euros d’épargne, en est une preuve supplémentaire.
Rendement maximal
Pourtant, MeDirect ne se considère pas comme une véritable banque d’épargne, mais se décrit systématiquement comme une banque de fonds. MeDirect propose une sélection de plus de 500 fonds d’investissement et ne facture pas de frais de transaction, d’entrée ou de sortie pour environ 97 % de ces fonds. Delva : « Nous misons vraiment sur la transparence et les faibles coûts. En raison des faibles taux d’intérêt de ces dernières années, les investisseurs y sont devenus beaucoup plus sensibles. Ils cherchent des moyens de maximiser le rendement de leur argent et n’apprécient pas qu’une banque retire d’emblée quelques pourcents du rendement en imputant toutes sortes de coûts. Parce qu’en tant qu’investisseur, on commence alors directement avec un retard, bien sûr. »
Cette approche prive cependant la banque de revenus que perçoivent de nombreuses autres institutions financières. Ce qui, selon Delva, ne pèse toutefois pas sur la rentabilité de la banque. « En tant que pur acteur en ligne, nous pouvons réduire nos coûts de fonctionnement. Pour nos fonds, nous avons assez du trailer fee que nous recevons des sociétés de fonds. Et pour les actions, obligations et trackers individuels, nous facturons cependant des frais de transaction, bien qu’ils comptent également parmi les plus bas du marché. »
Portefeuilles-modèles
Afin de guider les investisseurs dans la vaste gamme de fonds, MeDirect propose différents portefeuilles-modèles en fonction du profil de risque de l’investisseur. Afin de garantir une bonne répartition, chacun des portefeuilles-modèles est composé d’une dizaine de fonds d’investissement. Pour sa composition, la banque collabore avec le bureau d’études Morningstar. « L’objectif est d’élargir encore l’éventail des portefeuilles-modèles, ce qui devrait se produire cette année encore. Et pour ce faire, nous allons travailler avec un partenaire autre que Morningstar », explique Delva. Cependant, il est encore trop tôt pour obtenir des informations concrètes concernant ce nouveau partenaire.
En plus des portefeuilles-modèles, MeDirect propose également des services de gestion patrimoniale. « Les investisseurs qui optent pour un portefeuille-modèle doivent encore le suivre eux-mêmes, par exemple en repondérant les positions en temps utile lorsque la pondération est devenue trop élevée. Comme tous les investisseurs ne veulent pas s’en charger eux-mêmes, nous proposons également une formule de gestion patrimoniale discrétionnaire. » À cette fin, la banque collabore également avec Morningstar.
Seule une minorité des 40 % de clients qui investissent optent pour la gestion patrimoniale discrétionnaire. « Toutefois, nous avons réussi ces dernières années à obtenir un rendement légèrement supérieur à celui des portefeuilles-modèles. Cela est probablement lié à la structure des coûts : il n’y a pas de coûts associés
aux portefeuilles-modèles, alors que nous facturons bien entendu des frais supplémentaires pour la gestion discrétionnaire. Et même si nous pouvons justifier les coûts supplémentaires de la gestion discrétionnaire par un rendement plus élevé, nous constatons que beaucoup d’investisseurs sont sensibles aux coûts. »
Application mobile
Pour une banque en ligne comme MeDirect, la plate-forme en ligne joue un rôle crucial. Ainsi, la banque lancera une nouvelle application mobile à l’automne. « Toutes les études montrent que le smartphone surpassera tous les autres appareils, comme la tablette ou l’ordinateur portable. C’est pourquoi nous faisons de gros efforts pour améliorer l’application mobile et, surtout, la rendre plus conviviale. En effet, nous ne pouvons ignorer le fait que de plus en plus d’investisseurs souhaitent suivre leur portefeuille par cette voie. »
Dans le même temps, la banque utilisera un nouveau système pour l’enregistrement de nouveaux clients. Actuellement, les clients potentiels doivent encore envoyer une copie de leur carte d’identité à la banque, ce qui est devenu une procédure désuète. C’est pourquoi MeDirect travaille sur un nouveau système basé sur la reconnaissance faciale, avec lequel une simple photo de la carte d’identité et un selfie suffisent pour vérifier l’identité. Différents contrôles peuvent bien entendu être effectués en arrière-plan, mais l’utilisateur ne s’en rend pas compte et peut ouvrir un compte en quelques minutes seulement. « Il y a cinq ans, notre plateforme d’investisseurs était révolutionnaire. Pour le rester, nous devons investir en permanence dans de nouvelles technologies », conclut Delva.