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« Je privilégie les investissements réguliers et progressifs, mais ce n’est pas un mauvais moment pour investir maintenant des montants plus importants », déclare Tim Nijsmans, conseiller indépendant en patrimoine chez Vermogensgids.

Il souligne que les marchés actions seront déterminés par l’évolution de l’inflation et la réaction des banquiers centraux à celle-ci. « Mais il y a des signes qui indiquent que l’inflation atteint progressivement son pic. » Il note que les prix des matières premières, de l’énergie et des transports ont quelque peu baissé récemment. De nombreux observateurs espèrent donc que le pic d’inflation soit progressivement atteint. « Tout le monde attend une baisse de l’inflation, mais la réaction des banquiers centraux le moment venu est encore plus importante. On s’attend à ce qu’ils se mettent alors à assouplir leur politique et procèdent à un relèvement plus lent et plus important des taux d’intérêt. »  

L’Amérique, ce pays phare

Sur le plan régional, Nijsmans voit quelques éléments déclencheurs possibles d’une reprise du marché boursier aux États-Unis. « Statistiquement, la bourse américaine monte après les élections de mi-mandat. Mais bien sûr, il faut toujours être prudent avec ce genre de statistiques. » Il pointe également d’éventuels effets saisonniers, comme un rallye de fin d’année. En raison du pessimisme élevé chez les investisseurs institutionnels, il y a également beaucoup de liquidités qui attendent sur la touche. « C’est pourquoi le terrain devient peu à peu propice à une reprise aux États-Unis », conclut Nijsmans.  

Sur les marchés émergents, une éventuelle reprise boursière dépend beaucoup plus des décisions politiques, estime Nijsmans. « Comme un éventuel allègement de la politique zéro Covid en Chine. Les investisseurs ont espéré à plusieurs reprises que la politique s’assouplirait, mais leurs espoirs ont toujours été vains. Le tournant viendra, mais plutôt lentement. »

En Europe, les prix élevés de l’énergie pourraient bien peser lourd en hiver, surtout dans l’industrie. « Il est possible que cela soit en partie déjà intégré dans les prix. Le pessimisme est beaucoup plus élevé en Europe qu’aux États-Unis. Pourtant, je m’attends à une reprise ici également. Mais comme l’Europe suit souvent les États-Unis, je m’attends à ce que la reprise se produise d’abord là-bas », déclare Nijsmans.  

Avec la hausse des taux d’intérêt, les obligations opèrent également un retour prudent. « Pour moi, les obligations servent de défenseurs dans la composition d’un portefeuille d’investissement, c’est pourquoi je préfère prendre peu de risques sur ce plan. » Nijsmans délaisse donc plutôt les obligations libellées en dollars. « Vous devez vous demander si ces quelques pour cent de rendement supplémentaire sont suffisants pour compenser le risque de change. Personnellement, je ne pense pas. » Il préfère donc les obligations européennes Investment Grade. « Pour moi, les obligations sont un investissement ‘buy en hold’ et ne sont donc pas destinées au trading. Il ne faut alors pas vouloir tirer le maximum sur le plan du rendement. » 

Préférence pour le passif 

Nijsmans préfère les investissements réguliers et diversifiés. « Mais avec la baisse des marchés et l’amélioration des valorisations, ce n’est probablement pas un mauvais moment pour investir maintenant des montants plus importants. » À cet égard, il souligne que personne ne peut évaluer parfaitement le moment d’entrée idéal. « Même chez les professionnels, le timing du marché est plus une question de chance que de compétence. » Il note que malgré cela, les clients s’attendent souvent à ce que les conseillers en soient capables. « J’insiste auprès de mes clients sur le fait qu’il est plus difficile de timer plusieurs fois correctement que de décider une seule fois d’entrer de manière progressive et régulière. »
                 
Il ne s’attend donc pas à une surperformance des fonds gérés activement. « On entend souvent dire qu’en période de volatilité, les fonds actifs peuvent réagir plus rapidement aux opportunités et ainsi prouver leur valeur ajoutée. Mais même en cette année boursière agitée, à quelques exceptions près, la gestion active ne surpasse pas l’investissement passif. » Par conséquent, il conseille aux clients d’investir de manière diversifiée et régulière dans des fonds passifs largement diversifiés. 

À cet égard, il déconseille la surabondance de fonds sectoriels et thématiques passifs, ainsi que les fonds actifs sous forme d’ETF. Pour lui, ce sont des manières d’essayer d’investir activement avec un instrument passif. De plus, de nombreux thèmes ne surperforment pas le marché large et ces fonds disparaissent avec le temps ou sont repris par un autre fonds. « Ces types de fonds prouvent principalement que chez la plupart des investisseurs se cache un investisseur actif qu’il faut réprimer afin de pouvoir investir passivement de manière efficace », conclut Nijsmans.
 

 

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