Les derniers mois n’ont pas apporté de bouleversements profonds dans les grands fonds de Mercier Vanderlinden, avec toutefois un relèvement du positionnement sur la technologie et les soins de santé.
Frédéric van Doosselaere (gestionnaire de fonds chez Mercier Vanderlinden) n’est pas du genre à paniquer face à la tourmente sur les marchés financiers. « Les périodes de forte volatilité sur les marchés ne doivent pas remettre en cause la nécessité de rester investi sur les actions. Pour faire notre métier, il faut être capable de rester optimiste dans les moments difficiles car sur le long terme, l’inflation a tendance à ronger les patrimoines ». Même s’il en a la liberté, le fonds qu’il gère ne sera ainsi jamais totalement en dehors des bourses, avec une exposition qui tournera traditionnellement entre 35 et 60% des actifs sous gestion.
Position sur l’or
Les derniers mois n’ont pas provoqué de grands mouvements dans l’allocation sectorielle, avec une exposition nette sur les marchés boursiers qui tourne actuellement autour de 45% des actifs sous gestion (52% brut), et des grandes positions (AB Inbev, Berkshire Hathaway, Microsoft, Johnson & Johnson, etc) qui restent très largement inchangées depuis plusieurs années.
« Depuis 2018, nous avons également construit une position sur l’or, qui dispose aujourd’hui d’un avantage concurrentiel face aux liquidités, dont la détention est pénalisée au niveau des autorités monétaires. Il s’agit également d’un baromètre contre la peur qui a su conserver sa valeur au travers des siècles ». Ces derniers mois auront toutefois vu le portefeuille sortir de quelques valeurs qui ont été affectées par la crise du coronavirus (comme Ryanair).
Relèvements
« En contrepartie, nous avons relevé nos expositions sur les grandes capitalisations technologiques, qui sont devenues pratiquement incontournables pour les stratégies exposées globalement sur les marchés boursiers. Etre absent de ces grands nous exposerait à subir une forte sous-performance par rapport aux indices boursiers ». Si les positions sur Apple ou Amazon sont perçues comme essentiellement tactiques et constituées suite à la baisse des cours en mars dernier, les autres grands noms technologiques (Alphabet, Facebook ou Microsoft) ont davantage vocation à rester dans le portefeuille sur le long terme.
Enfin, les soins de santé sont l’autre pari de l’équipe de gestion, qui se base sur une accélération de la croissance future dans les pays émergents. « Nous observons aujourd’hui la mise en place de mécanismes de remboursement dans ces pays, et nous pensons que la Chine deviendra probablement le plus gros consommateur de produits pharmaceutiques au monde d’ici 10 à 15 ans. Ce positionnement est une grosse conviction dans l’ensemble de nos stratégies, d’autant que les valorisations actuelles restent très attractives ».
Accent belge
Mercier Vanderlinden est un gestionnaire d’actifs né dans les années 90, par la volonté des deux familles fondatrices d’investir le fruit de la vente de leurs sociétés familiales respectives et d’avoir un alignement des intérêts entre les gestionnaires et les investisseurs. Après avoir lancé un fonds globalement exposé sur de grandes capitalisations internationales (Merclin SICAV Global Equity), une stratégie patrimoniale (Merclin II Sicav – Patrimonium), gérée par Frédéric van Doosselaere verra le jour suite à la crise financière de 2008.
« L’objectif initial était de dégager une surperformance de 2 à 3% par rapport à l’inflation afin de permettre aux investisseurs familiaux de pouvoir maintenir leur train de vie tout en préservant leur capital ». Merclin II Sicav – Patrimonium (ISIN LU0476058226) a progressé de plus de 90% depuis son lancement en janvier 2010 en utilisant la même stratégie boursière que celle exposée uniquement sur les marchés boursiers, avec toutefois une volatilité 35% moins élevée.
« Notre positionnement obligataire est également très différent de nos concurrents, et se repose principalement sur la dette d’entreprise à court terme, sur laquelle nous avons une bonne visibilité de ne pas subir un défaut de paiement ». Les deux produits affichent aujourd’hui des actifs sous gestion qui dépassent 1,2 milliards de dollars, ce qui en fait deux des plus grands fonds « indépendants » belges sur le marché.