Les régulateurs européens tentent d’éviter une crise de liquidité suite à la crise du coronavirus. Les régulateurs de toute la région demandent aux gestionnaires d’actifs de fournir de très nombreuses informations concernant leur capacité à rembourser les investisseurs.
C’est ce qu’écrit le Financial Times lundi. Les régulateurs financiers français et allemands veulent des mises à jour quotidiennes sur les sorties des fonds ouverts, tandis qu’au Luxembourg et en Irlande, les commissions des opérations boursières ont également renforcé leur surveillance, déclare le FT.
Aux Pays-Bas, l’Autorité néerlandaise des marchés financiers (AFM) a déjà introduit une obligation pour les gestionnaires d’actifs de signaler l’utilisation d’instruments spécifiques visant à promouvoir la liquidité. Dans certains cas, les gestionnaires d’actifs ont dû fermer leurs fonds ou prendre d’autres mesures de liquidité en raison d’importantes sorties ou de dysfonctionnements des marchés sous-jacents.
Le sujet est à l’ordre du jour des régulateurs en raison de la fuite des investisseurs sur les fonds d’investissement en réaction à la volatilité survenue en mars, ce qui a mis les sociétés de fonds sous pression.
Souci principal : l’immobilier britannique
76 fonds d’investissement gérant un total de 40 milliards de dollars d’actifs n’ont pas pu répondre directement aux demandes de rachat, révèle une étude de Fitch Ratings. Ces fonds - principalement des fonds immobiliers britanniques et des fonds scandinaves d’obligations à haut rendement - ont dû cesser temporairement leurs activités, tout comme certains fonds néerlandais.
Les mesures prises par les régulateurs français et allemand font suite à un avertissement du Fonds monétaire international (FMI) lancé la semaine dernière. Les gestionnaires d’actifs pourraient subir une pression de vente supplémentaire si les conditions du marché se détériorent encore, déclare l’institut, qui a insisté pour que les régulateurs agissent. Selon le FMI, ils sont chargés de veiller à ce que les gestionnaires de fonds utilisent pleinement les instruments de gestion des liquidités.
« La charge opérationnelle a fortement augmenté »
En Allemagne et en France, les dépositaires et les gestionnaires d’actifs doivent désormais fournir des informations quotidiennes concernant les taux de souscription et de rachat des fonds. Au Luxembourg, il s’agit d’un questionnaire hebdomadaire, tandis que l’Irlande demande aux acteurs du marché d›‘informer le régulateur en temps utile’ si leurs fonds ont dû prendre des mesures en vue de prévenir une crise de liquidité.
Commentant les différentes mesures, Julie Patterson de KPMG déclare au FT que cela a considérablement augmenté la charge opérationnelle de la gestion d’un fonds d’investissement. « La quantité de travail est énorme. Les régulateurs veulent être informés plus tôt lorsqu’un fonds est en difficulté. »
Selon Patterson, les autorités de surveillance tentent ainsi d’éviter que différents fonds ne soient soudainement suspendus et ne doivent alors faire une déclaration au marché.