Avec des taux souverains appelés à rester sur des niveaux planchers durant les prochaines années, Stefan Isaacs (M&G) prône un positionnement qui continue de privilégier la dette d’entreprise de meilleure qualité.
Avec des actifs sous gestion tournant autour de 15 milliards d’euros et d’excellentes notations chez Morningstar (4 étoiles et Rating Argent), M&G Optimal Income reste un des produits phares proposés par le gestionnaire britannique M&G. Ce fonds vise à distribuer un rendement attractif (autour de 2,8%) en proposant une exposition très large sur les marchés obligataires, avec également la possibilité de prendre jusqu’à 20% d’actions (5% actuellement).
Correction
Ce produit est géré par Richard Woolnough et Stefan Isaacs, qui est également responsable de la gestion obligataire du gestionnaire. « Un des principaux attraits de cette stratégie est son approche totalement indépendante des indices, avec un positionnement très flexible sur l’ensemble des classes obligataires (crédit, haut rendement, dette émergente, obligations gouvernementales) ».
La philosophie d’investissement se base sur une analyse macroéconomique approfondie qui résulte dans une allocation entre les différents segments sur marché obligataire. Stefan Isaacs indique avoir la capacité de prendre également des positions à la baisse afin de pouvoir protéger la performance contre une volatilité extrême sur les marchés. « Il s’agit clairement de notre stratégie obligataire la plus flexible, qui nous permet d’aller sur les segments où nous trouvons le plus de valeur ».
Position défensive
Il souligne être obsédé depuis 2008 par l’arrivée de la prochaine récession, ce qui l’a poussé à conserver une exposition importante sur des actifs peu risqués. « A la fin de l’année 2019, pratiquement toutes les classes d’actifs étaient devenues hors de prix sur les marchés obligataires. Nous avions par exemple largement sous-pondéré la dette à haut rendement dans notre portefeuille pour privilégier les émetteurs de meilleure qualité (notations BBB et supérieures) ».
La duration avait également été réduite de 7,5 vers 5,5 années, en remontant la proportion des actifs investie sur des obligations gouvernementales des pays développés et sur des instruments très liquides. « Notre analyse se basait sur un ralentissement de la croissance au bout d’un long cycle haussier, avec des ménages et un système bancaire en bonne santé financière ». Avec 50% des actifs positionnés sur la dette d’entreprise de bonne qualité et 35% sur des instruments à faible risque, le portefeuille était positionné de manière relativement défensive.
Manque d’impact
Depuis le début de l’année 2020, le fonds a toutefois reculé de plus de 10%. suite à l’intensification de l’épidémie de Covid-19, avec une succession rapide de journées à forte volatilité sur les prix des actifs financiers. « Les obligations gouvernementales n’ont pas fourni une couverture suffisante, tandis que le reste du portefeuille a été touché par un repricing massif des rendements sur la dette d’entreprise ».