Les spreads de crédit sont en hausse, le prix du cuivre dégringole et les devises sont extrêmement volatiles. Juan Nevado, co-gérant des fonds M&G (Lux) Conservative Allocation Fund et M&G (Lux) Dynamic Allocation Fund, fait le point sur l’état actuel des marchés.
La principale difficulté en ce moment pour un allocataire d’actifs à l’échelle mondiale est le manque évident de diversification, l’évolution des taux d’intérêt américains entraînant des mouvements dans toutes les classes d’actifs. Ces actifs - actions, obligations, matières premières - qui ont baissé simultanément fin 2018 ont également tous connu un rebond sain début 2019. Pour l’instant du moins, l’attention semble s’être détournée des fondamentaux, rendant plus compliqué notre travail.
Récession?
Néanmoins, pour les investisseurs qui considèrent que si la croissance mondiale ralentit, la récession n’est cependant pas imminente, il semblerait que les plus belles opportunités se trouvent parmi les actions mondiales et les obligations des marchés émergents rigoureusement sélectionnées. En effet, la faiblesse du marché des devises émergentes au cours des sept dernières années et une inflation sous contrôle ont permis aux obligations souveraines brésiliennes d’offrir des rendements réels supérieurs à 5%, ou encore de 4% pour les obligations souveraines mexicaines. Comparé à ces marchés, les opportunités d’investissement sur les marchés obligataires des pays développés comme l’Europe, le Japon et l’Australie où les rendements sont actuellement négatifs, sont limitées.
Par ailleurs, si les multiples des actions mondiales semblent peu élevés, les actions américaines semblent chères par rapport à leurs niveaux historiques - à l’exception des secteurs des banques, de la technologie et des biotechnologies.
Indéniablement, le discours dominant demeure : qu’est-ce qui pourrait infléchir le rythme de la croissance mondiale? Les guerres commerciales, le retrait des mesures de relance de la Chine ou encore les crises politiques non résolues en Italie et au Royaume-Uni jouent sur ce pessimisme ambiant.
Dovish
Mais par ailleurs, une Chine plus accommodante, une Réserve fédérale américaine toujours dovish et une résolution politique au Royaume-Uni pourraient aussi bien contribuer à atténuer ce climat morose pour les investisseurs. Comme toujours, la clé est de rester agile et sélectif dans ses choix d’investissement.