A côté des perdants, il y a aussi des gagnants, selon Levi Salens de la Banque Nagelmackers.
Salens: «Heureusement, il y a une face plus positive à ce tableau. Pensez par exemple aux actions des grands magasins. La population a commencé à thésauriser en masse en mars, comme s’il s’agissait d’un sport national. Les supermarchés ont continué de fonctionner à plein régime, tandis que le reste de notre économie était en grande partie verrouillée. Alors que de nombreuses entreprises ont subi des préjudices, nos supermarchés n’en ont guère souffert et sont donc sortis gagnants de cette période. Bien sûr, pas seulement en Belgique, car dans le monde entier, les ‘food retailers’ ont excellé par rapport au reste, mais ce sont surtout les supermarchés de proximité qui ont tiré leur épingle du jeu. Fin mai, l’action Royal Ahold Delhaize est cotée sans perte depuis le début de l’année, tandis que Colruyt affiche même + 15% !»
Mais le grand gagnant de cette période est sans aucun doute le secteur technologique, notamment américain, illustré par les actions dites FAANG : Facebook, Apple, Amazon, Netflix et Google (en fait Alphabet). Cet acronyme n’est pas un phénomène nouveau et domine depuis longtemps le marché boursier américain. 2020 n’est pas différent à cet égard.
Le confinement n’a pas particulièrement mis la pression sur les modèles économiques de la plupart de ces acteurs, au contraire, certains ont même reçu une ‘turbo-injection’. Ou qu’en est-il de Tesla, dont le cours de l’action a doublé depuis le début de l’année ? Et êtes-vous surpris que la grande action gagnante soit Zoom (communications vidéo), maintenant que nous avons collectivement commencé le télétravail dans le monde entier et que les appels vidéo sont devenus la norme ? La hausse de cette action depuis le début de cette année est tout simplement impressionnante : + 140% !
Pas étonnant donc que la Bourse technologique américaine Nasdaq (au 31/05) ait réussi - et c’est la seule - à afficher un rendement positif : + 8% depuis le début de cette année, soit près de 20% de mieux que l’indice Dow Jones et bien mieux que presque tous les indices boursiers européens.
La diversification est la clé du succès
Salens: «Chez Nagelmackers, nous accordons beaucoup d’attention à la répartition du risque, aussi appelée ‘diversification’, dans la gestion de nos fonds. Cela signifie que nous ne mettons jamais tous nos œufs dans le même panier. Concrètement, dans le contexte des secteurs, nous n’allons jamais nous concentrer sur quelques secteurs seulement. Alors oui, nous sommes exposés à certains des ‘perdants’ susmentionnés, tout comme nous sommes exposés à de nombreux gagnants énumérés ci-dessus. Cependant, en fonction du fonds, et par extension du style du fonds, nous mettons à chaque fois d’autres accents, avec donc une préférence pour certains secteurs.»
Par exemple, au sein de nos fonds axés sur les petites sociétés ‘small caps’, il existe peu de banques ou de sociétés énergétiques. Alors que, par exemple, on trouve davantage de banques au sein de nos fonds avec une approche dite ‘Value’ (où l’on recherche les entreprises qui sont à la traîne et donc moins chères). Au sein de nos fonds ayant une approche durable, l’accent est beaucoup plus mis sur les secteurs à empreinte écologique limitée comme le secteur informatique et le secteur de la santé.
En bref : tous nos fonds ont leur propre style, avec une orientation claire et des préférences, sans jamais perdre de vue le principe de la diversification des risques. Lisez aussi notre article précédent sur les glissements tactiques dans nos fonds ces derniers mois pour plus d’informations sur notre approche à long terme.