La Caisse d’Épargne Hauts de France, qui fait partie du groupe BPCE, rachète Nagelmackers. Son dirigeant Laurent Roubin souhaite faire connaître à la plus ancienne banque de Belgique une « croissance significative ».
Après un article sur cette acquisition dans le quotidien économique De Tijd, le groupe BPCE a indiqué lundi dans un communiqué de presse que Nagelmackers, fondée en 1747, offre « une opportunité rare pour la Caisse d’Épargne Hauts de France d’accroître sa présence au Benelux ». La banque régionale, active au nord de Paris, est présente en Belgique depuis dix ans via sa petite succursale dédiée aux grandes entreprises et opérateurs immobiliers belges. Nagelmackers possède quant à elle 50 agences et emploie 400 personnes.
Laurent Roubin, président du directoire de la Caisse d’Épargne Hauts de France, écrit souhaiter « préserver le savoir-faire, la culture d’entreprise et la marque qui font le succès et la notoriété de Nagelmackers tout en lui donnant les moyens humains, techniques et financiers d’accélérer son développement. Nous serions engagés dans une démarche de croissance significative pour Nagelmackers, ses clients et ses salariés. »
Selon De Tijd, le personnel de Nagelmackers a été informé lundi que la banque continuerait d’exister en tant qu’entité distincte et de fonctionner de manière autonome. Elle conservera également son nom.
La chasse est ouverte
En 2019, trois fonds d’investissement avaient dans leur viseur la banque privée belge de taille moyenne, mise sur le marché par la compagnie d’assurance chinoise Dajia Insurance Group. Cerberus et AnaCap, entre autres, étaient alors en lice. Les néerlandais ABN Amro et Van Lanschot auraient également été intéressés au cours d’une première phase de la vente. Finalement, aucun acheteur approprié n’avait alors été trouvé.
En janvier 2023, Yves Van Laecke, membre du conseil d’administration, déclarait lors d’un entretien avec Investment Officer : « Je tiens également à préciser que la banque n’est pas à vendre. Nous ne voulons pas tirer sur tout ce qui bouge. Nous sommes un petit acteur. »
Concurrence et pression sur les marges
Un an plus tôt, il avait déclaré que la pression exercée sur les marges dans le segment de la banque privée et de la gestion de patrimoine sur le marché belge commençait peu à peu à les réduire. « Les familles très fortunées arrivent de mieux en mieux préparées et exigent les frais les plus bas. Cela entraîne une concurrence intensive, et donc une pression sur les marges, ce qui n’est pas forcément une bonne chose. »
Yves Van Laeke évoquait alors la professionnalisation croissante parmi les family offices et les patrimoines familiaux. « On ne peut plus inverser cette tendance, et une consolidation plus poussée sur le marché belge n’a rien d’une évidence. »
Aussi aux mains des Français
Il s’agit de la seconde banque belge à être acquise par des Français en relativement peu de temps. En août dernier, la banque française Crédit Agricole a pris une participation majoritaire dans Degroof Petercam (71 milliards d’euros d’encours sous gestion). Belfius, également en lice dans un premier temps, se serait finalement retirée de l’enchère au moment où les offres finales étaient attendues, tout comme la banque néerlandaise ING.
Selon De Tijd, Belfius aurait également été l’un des acheteurs potentiels pour Nagelmackers, qui gère 4,8 milliards d’euros d’actifs et compte 110 000 clients de banque privée.
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