Les stratèges de la Banque Nagelmackers ont beaucoup de liquidités en portefeuille, afin de faire face à la prochaine correction qui va arriver.
Ce sont les propos de Lionel Henrion (photo), wealth manager auprès de la Banque Nagelmackers, dans un podcast avec Investment Officer. Ce podcast est francophone.
‹De manière générale nous sommes arrivés dans la correction surpondérés dans les actions et sous pondérés dans les obligations. Nous avons effectué un rebalancement c’est-à-dire que nous avons racheté des actions -en petites quantités- pendant la baisse afin de profiter de prix que nous jugions très faibles.
A la fin de la correction nous étions légèrement sous-pondérés, et nous avons maintenu ce positionnement défensif en effectuant des ventes progressives tout au long de la remontée, afin d’augmenter les liquidités. Nous disposons donc à présent d’un montant de cash assez important qui est là pour désensibiliser les portefeuilles et pour être prêt en cas de correction ultérieure car nous pensons que nous ne sommes pas encore sortis de cette crise.›
Actions
Henrion: ‹Nous avons chaque zone géographique représentée dans notre allocation actions, avec pour chaque zone une position spécifique pour s’exposer aux small caps dans lesquelles nous croyons beaucoup. Au début de 2020 nous étions positifs sur les Etats-Unis.
Fin février nous avons sous-pondéré le Japon ainsi que les small caps.
Ensuite nous avons eu une approche plutôt opportuniste : nous avons laissé l’effet de marché définir les proportions, en achetant un peu d’actions américaines pendant la baisse pour les revendre pendant le rebond, créant ainsi du cash.›
Obligations
‹Nous avons éliminé les obligations italiennes au début de la correction. Nous avons aussi diminué les obligations à haut rendement mi mars car la liquidité devenait dangereusement faible et finalement les émergentes plus tard en mars.
Il reste donc des opportunités dans les obligations d’entreprises, nous en avons acheté mi-avril en Europe et nous continuons en mai avec des américaines’
Durabilité
Comment se sont comportés les investissements responsables et durables lors de la crise/correction ? Henrion: ‹C’est la belle surprise, ils ont montré une résilience face à la crise. Rien que sur le mois de mars les indices actions éthiques gagnent 2,5% par rapport aux actions traditionnelles, 2% si on tient compte des pays émergents. Depuis le début de l’année, on a une surperformance de 3 à 3,5%. Je parle de surprise car on savait que les actions éthiques avaient tendance à mieux performer lorsque les marchés montent mais cela pouvait être lié à a prise de risque. La résistance du mois de mars montre qu’on a une prime pour l’éthique je trouve cet élément très important.›