Les incertitudes géopolitiques et la hausse de la volatilité sur les marchés financiers ont poussé les spécialistes de Nagelmackers à sortir de leurs positions les plus agressives pour remonter leur exposition sur les actions américaines.
Les spécialistes de Nagelmackers ont présenté leurs perspectives économiques pour la seconde partie de 2018. Au niveau européen, ils constatent que les indicateurs de surprise économique se sont lourdement dégradés ces derniers mois, ce qui pourrait pousser à un ajustement à la baisse des attentes pour la croissance économique durant la deuxième partie de l’année. « Ceci devrait repousser le moment où la Banque Centrale Européenne va commencer à relever ses taux, même si la fin du programme de rachats est inévitable en 2018 », souligne Olivier Colsoul (Senior Economist chez Nagelmackers).
Et de souligner que l’Italie constitue un autre point noir pour l’Union Européenne, en particulier si les agences de notation internationales venaient à dégrader la dette du pays sous le niveau Investment Grade durant l’été. « A ce moment là, il sera de plus en plus difficile de sauver l’Italie. Le plan de relance italien va encore plus loin que celui de Trump par rapport à la taille de l’économie italienne. Et le problème de ce pays reste un important manque de compétitivité internationale ».
Solidité américaine
Dans le même temps, la conjoncture américaine devrait rester solidement orientée durant les prochains trimestres, en raison du programme économique agressif mis en place par Donald Trump. Et dans le même temps, les indices de confiance pour les consommateurs restent à des niveaux particulièrement élevés, ce qui ne suggère une croissance économique qui restera bien orientée. « A plus long terme, il faut toutefois signaler que cette politique revient à rajouter de l’huile sur le feu, l’économie américaine tournant déjà à plein régime », préviens toutefois Christofer Govaerts (Senior Strategist chez Nagelmackers).
Une guerre commerciale intense pourrait entraîner une combinaison entre une croissance en ralentissement et des pressions inflationnistes en augmentation. « Dans le même temps, la Réserve Fédérale semble aujourd’hui prête à laisser l’inflation grimper au-delà des 2 %, afin notamment de pouvoir se donner encore plus de marge de manœuvre lorsque les conditions économiques deviendront plus difficile », indique encore Olivier Colsoul.
Incertitudes
Mais au niveau global, les spécialistes de Nagelmackers soulignent que le rythme s’est stabilisé et que le second semestre pourrait réserver de bonnes surprises, ce qui supporte le maintien d’un portefeuille encore très largement positionné sur les marchés boursiers. « Mais nous avons adopté un positionnement plus prudent ces derniers mois au vu de la hausse de la volatilité sur les marchés. En outre, le retour de l’inflation aura tendance à faire pression sur les valorisations boursières. Nous ne sommes clairement plus aussi confiants qu’à la fin de l’année dernière, et nous sommes sortis de nos positions les plus agressives (obligations à haut rendement, actions émergentes) pour relever notre exposition sur les actions américaines », indique Christofer Govaerts.
Enfin, ils soulignent que des pressions devraient peser sur le dollar à long terme, et que celui-ci devrait se stabiliser entre 1,15 et 1,2 dollar pour un euro durant le reste de l’année. Quant au pétrole, Olivier Colsoul estime que le cours devrait se maintenir autour de 70 dollars tant que l’Arabie Saoudite voudra garder un prix élevé avant l’introduction en bourse d’Aramco, mais que « 2019 sera une année plus difficile pour le pétrole avec une offre qui devrait augmenter ».