het geopolitieke schaakspel
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Selon Bruno Verstraete, du multi-family office Nautilus, les familles fortunées ont tout intérêt à élaborer une stratégie pour anticiper un éventuel conflit à l’échelle mondiale.

Nautilus Wealth Management est le nouveau nom de Lakefield Wealth Management, le multi-family office liechtensteinois dirigé par le Belge Bruno Verstraete (photo). M. Verstraete a également été Managing partner de la société d’investissement affiliée Lakefield Partners à Zurich – l’un des principaux acteurs indépendants en Suisse – mais il se consacre entièrement à Nautilus depuis plus d’un an. 

Bruno Verstraete« Nous gérons tous les pans du patrimoine mobilier. Il peut s’agir d’investissements boursiers, de capital-investissement ou de dette privée, de collections d’art, de voitures anciennes ou d’instruments de musique tels que des violoncelles », explique M. Verstraete, qui est lui-même un amateur de voitures anciennes. Au départ, Nautilus comptait surtout des familles d’entrepreneurs flamands parmi ses clients, mais sa clientèle s’est étendue à l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche et le Luxembourg. M. Verstraete estime que les familles d’entrepreneurs flamandes ont encore un fort potentiel de croissance et s’est adjoint les services d’Eric Thoelen, professionnel réputé et expérimenté, pour représenter le marché belge.

Selon Bruno Verstraete, « les familles d’entrepreneurs essayent souvent de créer leur propre family office pour gérer leur patrimoine familial, en se contentant de donner un fichier Excel de tous les actifs au comptable de l’entreprise. Mais cela ne fonctionne généralement pas parce qu’ils ne disposent pas des bons outils et n’ont pas la patience nécessaire. Le family office devient en réalité une activité de plus pour la famille. »

« C’est pourquoi ces familles finissent par s’adresser à nous. L’un des grands avantages d’un multi-family office est que nous pouvons regrouper les ressources de plusieurs familles dans un pool, ce qui peut être intéressant pour certains placements privés. Le mandat de gestion discrétionnaire que nous demandons est un gage de sécurité pour les clients : en cas d’événement inattendu dans le monde, nous pouvons intervenir rapidement pour limiter l’impact sur leur patrimoine. »

Tendances macroéconomiques

Bruno Verstraete estime que le marché belge de la gestion de patrimoine est très homogène. Nautilus espère se distinguer par une stratégie d’investissement distinctive de type top-down, pour laquelle l’économiste d’origine suisse est connu depuis des années. Pour ce faire, il examine d’abord les grands mouvements macroéconomiques (tels que l’inflation et les taux d’intérêt) et les tendances sectorielles, puis, dans un deuxième temps seulement, les fondamentaux financiers d’une entreprise ou d’une action.

« Nous passons en revue chaque portefeuille une fois par mois, car c’est aussi le rythme de publication des principaux indicateurs macroéconomiques. En fonction de cela, nous ajustons l’allocation, en utilisant des fourchettes plus larges que la moyenne. Par exemple, si à un moment donné nous jugeons qu’il est opportun de tout passer en liquidités, nous le faisons. »

Bruno Verstraete n’est donc pas favorable à une stratégie de conservation permanente des mêmes actifs. « Faut-il toujours rester investi ? Non, car le marché boursier peut subir des baisses très douloureuses. N’oubliez pas la simple règle mathématique : pour se remettre d’une baisse de 50 %, il faut déjà augmenter de 100 %. Les investisseurs se laissent parfois leurrer par le potentiel d’appréciation d’une action en négligeant les risques de baisse. Mais il est possible d’obtenir de meilleurs rendements à long terme en limitant les pertes à certains moments. »

Guerre mondiale

Les clients de Nautilus sont-ils inquiets à l’aube du deuxième mandat de Donald Trump ? Pour Bruno Verstraete, « ce sont surtout les droits de douane que le nouveau président a annoncés qui sont préoccupants ». Les coups d’éclat médiatiques du prochain président des États-Unis sur le plan géopolitique focalisent également l’attention.

Bruno Verstraete s’intéresse particulièrement aux implications macroéconomiques de telles annonces. « Les troubles géopolitiques ne sont pas nécessairement synonymes de mauvaises performances boursières, comme on a pu le voir dans les années 1960. Mais si les États-Unis venaient à attaquer le Groenland, par exemple, cela pourrait peser sur la confiance des consommateurs du monde entier et éventuellement déclencher une récession. Dans ce cas-là, l’impact négatif sur les marchés boursiers sera bien réel. »

Il estime que ses clients, qui s’intéressent d’ailleurs de plus en plus au secteur de la défense, doivent se préparer à toutes les éventualités, y compris le scénario catastrophe d’une guerre mondiale. « Il faut oser en parler. Les clients doivent réfléchir à la question : si un conflit mondial éclate, comment protéger mon patrimoine ? »

M. Verstraete dit qu’il apprend beaucoup de ses conversations avec les familles d’entrepreneurs. « Les entrepreneurs sont les meilleurs analystes qui soient, mais ils n’appliquent guère leurs connaissances. Nous apprenons beaucoup de nos clients. Par exemple, lorsqu’un entrepreneur du secteur de la plasturgie vous dit que la production de film destiné aux voitures neuves atteint à peine un tiers de sa capacité, vous savez que ce n’est pas le moment d’investir dans les actions automobiles. »

« Un autre exemple : le gouvernement chinois conseille apparemment aux entreprises partenaires étrangères de construire des usines plus à l’intérieur des terres, car la côte chinoise pourrait être exposée si un conflit éclatait autour de Taïwan. Lorsque vous entendez cela, vous avez tout intérêt à couvrir le risque que représente un investissement dans le grand producteur taïwanais de puces TSMC. »

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