Ces dernières semaines, les décideurs de la politique monétaire ont de toute évidence changé leur fusil d’épaule. Tout ce qui présente une certaine corrélation avec les actifs à risque et est sensible à l’inflation et à un dollar faible a grimpé. Non seulement l’or, mais aussi les instruments de diversification et les marchés émergents, explique Willem Verhagen de NN Investment Partners.
« Tant la Fed que la BCE sont passées à une stratégie de pre-emptive risk management », nous confie l’économiste senior de l’équipe multi-asset de NN Investment Partners. Il affirme de but en blanc que la « différence entre ces deux banques centrales est que cette stratégie est devenue une habitude pour la Fed au cours de ces dix dernières années. De ce fait, elle conserve le contrôle des taux directeurs et des perspectives d’inflation. En ce qui concerne la Banque centrale européenne, la situation est tout autre. La BCE n’amorce cette stratégie que lorsque la situation commence réellement à se dégrader et quand le risque de ne plus pouvoir maîtriser les éléments menace », conclut Willem Verhagen.
Autres messages clés
NN indique également que la Fed est sur le point de réduire les taux et que la pression soutenue de l’inflation devrait faire baisser le rendement en juillet. Powell doit en ce sens trouver un équilibre fragile entre le pre-emptive risk management et l’attente de davantage de clarté.
Spread assets et marchés émergents
En analysant les marchés, NN Investment Partners est arrivé à la conclusion que les spread assets et actifs des pays émergents vont tirer profit de la situation. Les conséquences pour d’autres classes d’actions sont plus disparates.
« Les récentes mesures d’assouplissement émanant de la Fed vont plus que probablement donner de l’élan au thème « recherche de rendement » sur les marchés financiers. Il en ressort que les spread assets à taux fixe tels que les obligations d’entreprises, mais aussi les obligations souveraines périphériques de la zone euro, peuvent bien s’en tirer. De manière générale, la combinaison d’une Fed plus conciliante, d’un dollar affaibli et de la reprise des négociations entre les présidents Trump et Xi devrait également jouer en faveur des actifs des marchés émergents, tant les actions que les obligations.
« Le potentiel baissier des actions est également plus limité après ces annonces, ce qui viendrait à point si la guerre commerciale venait à mal tourner. Cela peut aussi tempérer le risque de déflation séculaire. Au sein du volet des actions, le thème de rendement peut creuser davantage le fossé entre le secteur financier, qui souffre de taux d’intérêt bas et d’une courbe de rendement plus plane, et les secteurs plus défensifs comme l’immobilier, les télécoms et les entreprises de services publics, qui profitent de taux d’intérêt bas. »