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Les obligations garanties, ou covered bonds, font partie d’un segment d’obligations souvent négligé. Pourtant, selon Henrik Stille, gestionnaire de plusieurs fonds d’obligations chez Nordea Asset Management (dont le Nordea 1 – European Covered Bond Fund), elles présentent des caractéristiques très favorables qui devraient intéresser les investisseurs. La faible perte de terrain enregistrée par cette classe d’actifs pendant la crise du coronavirus est d’emblée révélatrice.

Peu de pertes

Les obligations garanties (également connue sous leur appellation allemande de Pfandbriefe) sont des obligations assorties d’un rendement et d’un remboursement du capital à des échéances prédéterminées, tout comme les obligations classiques, mais la grande différence réside dans leur double protection. Le titulaire a d’une part une créance sur l’émetteur et, si ce dernier ne peut respecter ses obligations, il a d’autre part un recours supplémentaire sur l’actif désigné à cette fin, généralement un portefeuille d’hypothèques de particuliers et d’entreprises présentant une solvabilité élevée.

Henrik Stille indique qu’au pire moment de la crise sanitaire, entre février et avril, les obligations garanties n’ont pas ou ont peu faibli, alors que les obligations d’entreprises européennes avec une notation de crédit élevée ont perdu plus de 5 % et que les obligations d’entreprises européennes à haut rendement ont même perdu environ 20 % de leur valeur durant ce court laps de temps. « En plus de 200 ans d’existence du marché des obligations garanties européennes, aucune défaillance n’a été constatée. Et le marché a vite compris que la crise sanitaire n’y changerait  rien puisque contrairement à la crise de 2008, les banques n’étaient cette fois-ci pas responsables de la chute. Pour d’autres catégories d’obligations et certains types d’émetteurs, la donne a néanmoins changé et la hausse du risque d’augmentation du nombre de créances douteuse est bien réelle. » 

Selon Henrik Stille, les investisseurs découvrent de plus en plus cette sécurité contre les pertes et ce facteur de risque faible, tout comme la volatilité limitée et le potentiel offert par ces dettes dans le cadre d’une diversification accrue du portefeuille. Il ajoute enfin que ce segment du marché est très liquide, avec 2,6 milliards d’euros d’encours et un nombre croissant d’émetteurs.

Le coup de pouce de la BCE

Le gestionnaire Nordea cite en outre la Banque centrale européenne en tant que facteur de stabilisation supplémentaire. « Juste après l’avènement de la crise, la BCE s’est mise à racheter des obligations en masse. La crise précédente a appris aux banques centrales qu’il est préférable de réagir vite. La BCE a d’ailleurs été l’une des meilleures élèves comparée à la Banque centrale du Canada, qui a négligé d’intervenir rapidement, entraînant des spreads et pertes supérieures à la moyenne sur les  obligations garanties canadiennes. »  

Henrik Stille souligne que la BCE achètera pour plus de 100 milliards d’euros en obligations garanties  en 2020, contre respectivement 40 et 20 milliards en 2018 et 2019. L’institution n’avait plus racheté tant de dettes depuis 2015. En 2021, elle devrait poursuivre sur sa lancée et injecter 80 milliards d’euros. La BCE continuera donc à soutenir ce marché pendant une période prolongée. Le gestionnaire d’obligations n’ignore pas que la BCE revend également des obligations d’entreprises et d’État en masse mais la différence réside dans le fait que le pourcentage de défauts de paiement potentiels reste malgré tout supérieur à celui d’avant la crise, ce qui n’est pas le cas pour les obligations garanties.

Augmentation des options et possibilités de diversification 

Henrik Stille est également frappé par le fait qu’un nombre croissant de pays non-européens sont en train d’établir un cadre législatif en vue de permettre l’émission d’obligations garanties, un phénomène quasi exclusivement européen jusqu’à présent. « Le nombre total d’émissions devrait donc de nouveau augmenter, avec davantage de possibilités de diversification à la clé pour nous, car un nombre croissant de nouvelles banques rejoindront le mouvement », explique-t-il. « En 2008, les obligations garanties ne se trouvaient quasi exclusivement que dans les pays scandinaves, en France, en Allemagne et en Espagne. Aujourd’hui, une trentaine de pays en émettent et les émissions se font donc dans un nombre croissant de devises. Et qui dit plus de pays, d’émetteurs et de devises dit aussi plus d’opportunités pour nous. »

A propos du fonds 

Nordea 1 – European Covered Bond Fund BP EUR
Code ISIN : LU0076315455
Date initiale : 05/07/1996
Rendement YTD : 2,48 %
Rendement à 10 ans annualisé : 3,87 %

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