Faire de la gestion d’actifs avec une approche ‘vieille école’, mais au sens positif du terme, tel est ce que vise CPB Quilvest. Le gestionnaire patrimonial de niche fondé au Luxembourg et disposant d’une succursale en Belgique souhaite poursuivre sa croissance par le biais d’une structure horizontale et ouverte. La croissance organique est primordiale, et l’architecture ouverte constitue l’un des piliers du modèle économique.
C’est ce qui ressort d’un entretien exclusif qu’Investment Officer a eu avec Xavier Rubbens (photo), qui dirige la succursale belge de CPB Quilvest.
CBP Quilvest est le successeur de la Compagnie de Banque Privée (CBP), fondée au Luxembourg en 2007.
Cette banque luxembourgeoise se concentre sur les activités de banque privée et s’appuie sur des décennies de tradition luxembourgeoise. Dès le début, elle s’est distinguée par son approche de gestion de patrimoniale globale. Elle propose non seulement des aspects de gestion de portefeuille, mais aussi une offre de produits structurés ainsi qu’un conseil en matière de structuration patrimoniale.
Rubbens a eu une riche carrière de 37 années dans le secteur financier et a connu de nombreux changements. Il a assisté à deux évolutions majeures au cours de sa carrière : l’essor des fonds de placement collectifs d’une part, et la réglementation d’autre part. Selon lui, la directive européenne a permis aux fonds d’investissement de devenir des produits d’investissement à part entière.
Modèle d’entreprise
Le modèle d’entreprise de CPB Quilvest est basé sur une structure horizontale, dans laquelle les meilleurs fonds et produits d’investissement sont sélectionnés pour les clients.
Rubbens : « Nous n’avons nous-mêmes ni fonds ni certificats et nous appuyons entièrement sur une architecture ouverte. Nous laissons également nos clients investir dans des classes d’actions pures aux coûts les plus bas. »
Quilvest est également fidèle à des gestionnaires patrimoniaux qui ont été identifiés très tôt et continuent d’afficher d’excellentes performances, comme FundSmith et Pictet.
« L’allocation d’actifs que nous réalisons repose sur des recettes éprouvées et n’est pas sexy. De la vieille école ? C’est possible, mais je le prends comme un compliment. J’ai beaucoup de respect pour le modèle Delen, qui a conduit à l’essor d’une gestion plus standardisée via quelques fonds profilés, mais nous remplissons les portefeuilles d’une manière plus personnalisée. »
Rubbens utilise l’image du pendule de Foucault : il est convaincu qu’à un moment donné, le secteur reviendra vers son modèle. Le pendule est allé trop loin dans l’autre sens, estime-t-il : « Certains acteurs du milieu de terrain ont disparu à la suite de fusions et d’acquisitions, et leurs collaborateurs, qui travaillaient de cette manière depuis 25 ans, viennent maintenant frapper à notre porte parce qu’ils se sentent à l’aise avec cette méthode de travail personnalisée. »
La gestion discrétionnaire chez CPB Quilvest est rémunérée par une commission de gestion all-inclusive. Il n’y a pas de segmentation de la clientèle, explique-t-il. Le client moyen a entre 700 000 et 1,2 million d’euros sous gestion. Avec des actifs gérés d’environ 1 milliard d’euros, cela signifie environ 1100 comptes.
« Nous sommes particulièrement discrets et ne faisons pas de publicité. De même, nous ne sponsorisons pas d’événements. Nous préférons investir dans nos clients. Contrairement à de nombreux banquiers privés, nous ne voulons pas non plus imposer un seuil d’entrée formel à nos clients. Il est important que nous nous adressions à toute la famille de nos clients, des enfants aux petits-enfants », ajoute Rubbens.
Structuration
Rubbens affirme que chez CPB Quilvest, les chargés de relations consacrent la moitié du temps à la structuration du patrimoine : « La législation belge dispose de tous les outils nécessaires pour éviter que les gens ne paient le taux de droits de succession le plus élevé, de 27 ou 30 %. Grâce aux pactes adjoints, aux donations et à d’autres moyens, nous pouvons éviter que nos clients ne tombent dans la tranche la plus élevée. D’une certaine manière, la Belgique est encore un paradis fiscal à cet égard. »
Indépendance
Rubbens affirme que CBP Quilvest veut rester un acteur indépendant, mais confirme que dans le secteur, tout le monde parle avec tout le monde. Il veut également garantir le suivi de ce que représente l’entreprise. En tant que succursale, la structure des coûts est plutôt légère et le middle office et la gestion sont entièrement gratuits. L’administration et la logistique sont en effet basées au Luxembourg.
Une nouvelle croissance organique est également dans le pipeline. Le Brabant flamand, le Brabant Wallon et la Flandre occidentale sont actuellement fortement représentés, et CBP Quilvest vise une expansion dans les autres provinces. « Lorsque nous voyons de l’argent qui traîne, nous continuons à nous pencher », déclare Rubbens en formulant une image plastique. « Notre actionnaire n’est pas coté en bourse et regarde loin devant lui, un luxe que peu de parties ont aujourd’hui. »
À propos de CBP Quilvest
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Succursale belge fondée en 2014
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1 milliard d’euros sous gestion
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1100 comptes clients