Le capital-investissement (ou Private Equity) est une classe d’actifs habituellement réservée aux investisseurs privés très fortunés ou aux investisseurs institutionnels, mais Private Access, qui vient d’être lancé, est bien déterminé à démocratiser cette classe d’actifs.
C’est ce que déclare Koen Steeland (photo), cofondateur de Private Access et fort d’une longue expérience de la gestion d’actifs, notamment chez Petercam, QuaeroQ et Truncus. « Le capital-investissement joue un rôle important dans les gros portefeuilles d’investissement. Lorsqu’on regarde dans quoi les family offices investissent leurs patrimoines importants, la part du capital-investissement peut atteindre 30 à 40 %. Cependant, pour quelqu’un d’assez fortuné mais ne disposant pas d’un patrimoine ultra-important, c’est-à-dire se situant dans l’extrémité inférieure de la gestion de patrimoine ou l’extrémité supérieure du private banking, c’est pratiquement impossible. Un investisseur qui souhaite placer entre 250 000 et 5 millions d’euros dans un portefeuille de capital-investissement équilibré et diversifié peut difficilement le faire dans un family office en Belgique. »
Private Access est une initiative de Koen Steeland, Piet Van Waes et Joachim Depuydt de la plateforme d’investissement Tilleghem, tous chevronnés dans l’univers du capital-investissement.
Il s’agit d’un fonds de buy-out qui s’inscrit dans le segment traditionnel du private equity. Le fonds ne se concentre pas sur les biosciences, le VC growth capital et autres. « Nous allons aussi nous concentrer sur les États-Unis et l’Europe, autrement dit le segment mature du marché. Nous voulons avant tout offrir un rapport risque-rendement favorable avec une limitation du risque. Si vous souhaitez investir une somme unique dans le capital-investissement, vous aurez chez nous un portefeuille solide et bien diversifié de fonds de buyout, sans caractère spéculatif. Ce n’est certainement pas monotone, car il y a largement assez à faire dans ce segment. Au sein de ce segment du buy-out, nous construisons de manière proactive un portefeuille composé de cinq à sept grands fonds et cinq à sept fonds de taille moyenne, qui investiront davantage dans des secteurs de niche. »
Gouvernance
Steeland : « Nous sommes soutenus par trois conseillers indépendants solides : l’entrepreneur en série Jurgen Ingels, l’expert en investissement Jan Longeval et Dirk Vanderschrick, ancien CEO de Belfius Insurance. Le capital-investissement est la classe d’actifs qui offre le meilleur rendement à long terme et son importance ne fera que croître. En effet, le nombre d’entreprises cotées en bourse a diminué de moitié au cours des 20 dernières années et les entreprises non cotées sont à l’origine de la plupart des innovations. Ce n’est pas pour rien que le capital-investissement représente une part considérable des portefeuilles des grands investisseurs institutionnels et du patrimoine des familles les plus fortunées. Une étude récente menée auprès de single family offices belges confirme les chiffres internationaux : les familles belges les plus fortunées investissent 20 à 30 % de leur portefeuille d’investissement dans le Private Equity », explique Steeland.
Pour la plupart des investisseurs belges, le Private Equity est cependant synonyme d›‘inaccessible’. La route vers le Private Equity est parsemée d’obstacles. Le montant minimum pour pouvoir investir dans les fonds les plus importants et les plus performants se chiffre en millions d’euros et complique une diversification adéquate. L’univers du capital-investissement est complexe et des informations de qualité ne sont pas toujours disponibles pour les outsiders. De nombreux véhicules existants ne tiennent pas compte de la fiscalité belge et le suivi administratif est lourd.
Par la voix de Steeland, Private Access estime que le Private Equity mérite une place dans tout portefeuille d’investissement, quelle que soit sa taille. Steeland : « Le fonds Private Access Buyout 1 est une solution complète et destinée aux investisseurs belges qui cherchent à s’exposer à ce segment du marché mais sont limités par les obstacles cités plus haut. Dans une première phase, quatre familles fortunées, qui ont déjà promis les premiers 30 millions d’euros, nous ont rejoints. Ce capital initial jette les bases de la deuxième phase, qui ouvrira le fonds à d’autres investisseurs à partir d’un montant de 250 000 euros, ce qui est nettement inférieur aux seuils d’entrée actuels. Nous voulons également attirer des investisseurs institutionnels afin d’accroître notre puissance de feu. Des familles très fortunées qui investissent à côté d’autres investisseurs, voilà ce qui rend le fonds unique. »
Steeland souligne également l’importance d’un portefeuille structuré. « Nous proposons un portefeuille professionnel tel que nous le composerions pour un family office, mais agrégeons les capitaux, y compris ceux des clients particuliers et institutionnels, de sorte que le ticket d’accès est moins élevé. Notre objectif est de constituer un portefeuille qui réponde aux exigences les plus élevées d’un investisseur professionnel, mais soit accessible à un particulier fortuné. Il s’agit souvent de personnes qui ont vendu leur entreprise et disposent d’un portefeuille d’investissement total de 5 à 7 millions d’euros et souhaitent en investir 10 % dans le capital-investissement. Malgré l’importance de leur patrimoine, ce n’est souvent pas évident pour ces personnes, qui peuvent tout à fait s’adresser à nous à cette fin », conclut-il.