Pauline Laevens
Pauline Laevens

Comment les jeunes banquiers privés s’épanouissent-ils dans leur carrière ? Quels sont les aspects de leur travail qu’ils préfèrent ou aiment le moins ? Investment Officer a mené l’enquête. Le premier volet de la série met à l’honneur Pauline Laevens (28 ans), banquière privée chez Delen Private Bank depuis octobre 2020. 

Qu’est-ce qui vous a attiré dans le métier de banquière privée ?

Pauline Laevens : « En tant que jeune diplômée, vous ne savez pas vraiment quel poste au sein de la banque privée vous convient le mieux. J’ai eu la chance de commencer chez Delen par un stage, ce qui m’a permis de mieux connaître les différents départements de la banque. Tout d’abord, j’ai travaillé au sein du département commercial, où j’assistais les gestionnaires de relations en leur fournissant des analyses et des objectifs. J’ai découvert qu’il était important pour moi de considérer également les aspects émotionnels et humains en plus des chiffres. Qu’est-ce que l’argent fait aux gens ? Que font les gens avec leur patrimoine ? D’où vient la passion des entrepreneurs ? Étant moi-même issue d’une famille d’entrepreneurs, les discussions avec ce type de clients me donnent beaucoup d’énergie ».

Comment les formations externes et internes vous ont-elles aidé à évoluer vers le métier de banquière privée ?

« J’ai étudié l’économie et la finance, j’étais donc sur la bonne voie. J’ai également suivi un certain nombre de formations internes, sur les marchés financiers, les aspects juridiques, la gestion du temps, la planification patrimoniale… J’ai aussi beaucoup appris, car nous rendons souvent visite aux clients en binôme. Si vous pouvez accompagner un senior en tant qu’administrateur junior, vous bénéficierez de 30 ans d’expérience sur les marchés financiers. D’un autre côté, les seniors peuvent s’appuyer sur nous pour maîtriser les gadgets technologiques et pour mieux connaître notre génération. »

« Pour nos clients, il est également agréable d’avoir deux interlocuteurs, chacun avec sa propre approche. De plus, mon âge m’aide à établir un lien avec la prochaine génération. Cependant, je me rends aussi chez des clients seule et je ne me limite pas aux plus jeunes. »

Comment établissez-vous la confiance ? Vous arrive-t-il d’être confrontée à des préjugés sur votre âge de la part de vos clients ?

« Je n’ai jamais remarqué de préjugés sur mon âge. La clé de la confiance réside dans la capacité à bien écouter, selon la règle des 80/20 : le client s’exprimant environ 80 % du temps. Outre l’écoute, il s’agit aussi de bien s’imprégner du client et de ses besoins. Il faut aussi réfléchir de manière proactive à des aspects importants, comme les contrats de mariage, les donations ou les éventuelles optimisations fiscales. Il est également essentiel de bien connaître vos clients en termes d’appétit ou d’aversion pour le risque. »

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce travail ?

« L’aspect humain, c’est-à-dire la construction d’une relation de confiance à long terme avec votre client. Vous aidez ces derniers à atteindre leurs objectifs financiers. Pour moi, c’est le plus important. Le fait que Delen Private Bank soit une entreprise familiale belge et que l’esprit d’entreprise fasse partie de notre ADN est également un atout. Si vous souhaitez lancer un nouveau projet, l’esprit d’entreprise est fortement encouragé au sein de l’organisation. Chaque employé a la possibilité de prendre des initiatives et de proposer un projet à la direction. »

Qu’est-ce qui rend parfois le travail moins agréable ?

« Parfois, vous devez faire face à des désaccords familiaux, tels que des conflits et des disputes. Souvent, un manque de communication est à l’origine de ces tensions. En tant que banquier privé, il est important de ne jamais juger ou prendre parti, mais de penser à la résolution de problèmes et d’agir de manière proactive. En fin de compte, c’est très gratifiant de réussir à rétablir la paix au sein d’une famille et d’apporter une solution. Il est également utile de discuter au préalable avec le donateur de certaines décisions, telles qu’un don important, et de lui signaler les conséquences possibles. »

Comment la technologie vous aide-t-elle dans votre travail ?

« Chez Delen Private Bank, nous avons toujours mis l’accent sur les développements technologiques. Notre expertise en matière de technologies de l’information est vraiment notre marque de fabrique. Comme tout se fait en interne, nous pouvons agir rapidement, développer ou adapter les choses en cas de besoin. Et ce, bien sûr, en mettant l’accent sur la cybersécurité. »

Quelles sont, selon vous, les tendances actuelles les plus importantes dans le domaine de la banque privée ?

« Je remarque que les clients d’aujourd’hui ne veulent pas seulement des conseils sur les investissements ou les avoirs de leur portefeuille, mais de plus en plus sur l’ensemble de leurs actifs à chaque étape de leur vie. L’éducation financière est également une question importante. De nombreux parents nous demandent d’aider leurs enfants dans ce domaine, et c’est ce que nous faisons. J’ai également l’impression que nous nous dirigeons de plus en plus vers des formes d’investissement plus durables. Les investissements ESG font l’objet d’une demande croissante, en particulier parmi les jeunes générations, qui se préoccupent davantage de l’environnement, de la responsabilité sociale et de la bonne gouvernance d’entreprise. Cette importance ne fera que croître à l’avenir. »

La semaine prochaine, nous donnerons la parole à Tuur Vanderschrick, de BNP Paribas Fortis.

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