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Pour la première fois, Investment Officer a organisé ses propres ‘perspectives’. Au cours d’un entretien de plus d’une heure, l’auteur et conférencier Jan Longeval (à la droite sur la photo), également fondateur de Kounselor Consulting, et Frank Vranken, CIO de Puilaetco (à la gauche), ont abordé de nombreux sujets. L’entretien a révélé que la politique monétaire extrêmement souple se poursuivra en 2021 et que les pays émergents, le Japon et l’or offrent des opportunités. Les obligations d’État sont extrêmement chères. 

L’entretien mené par Jurgen Vluijmans a montré que les deux hommes étaient d’accord sur le fait que la rotation cyclique, qui a commencé après l’annonce de plusieurs vaccins efficaces, pourrait se poursuivre en 2021. En outre, Longeval a déclaré : « Je m’attends à ce qu’une énorme quantité d’argent soit allouée aux infrastructures énergétiques durables. Bien sûr, Le Green Deal européen y pourvoit, mais il ne faut pas oublier que la Chine a également son propre ‘Green Deal’. Longeval a également souligné l’importance de l’or, qui peut recevoir une pondération tactique plus élevée, étant donné le « super-cycle de la dette que nous connaissons, ainsi qu’en tant que protection contre les calamités dans le portefeuille. C’est également ce que j’écris dans mon livre ‘Heavy Metal’, qui vient d’être publié. » 

Vranken était du même avis : « L’or est également une valeur fixe dans les portefeuilles de Puilaetco. L’or ne présente aucun risque de contrepartie et se comporte bien en période de taux d’intérêt réels négatifs. » 

Actions

Toutefois, les deux participants continuent de croire fermement aux mérites des actions. 

Vranken : « Actuellement, la prime de risque compense largement le risque lié aux actions, même si elle est calculée sur un taux d’intérêt sans risque extrêmement bas. La politique monétaire exceptionnelle que nous avons connue en 2020 se poursuivra à mon avis en 2021, en partie soutenue par une politique budgétaire expansive. » 

Longeval calcule : « Si vous renversez le rapport cours/bénéfices de 16, vous obtenez un rendement de bénéfices d’environ 6 %, ce qui est une estimation du rendement réel à long terme. C’est 7 % de plus que le rendement réel des obligations, ce qui reste très attrayant. »

Vranken est également favorable à l’immobilier coté en bourse : « Chez Puilaetco, nous avons développé une expertise dans ce domaine. Ces sociétés immobilières offrent un excellent rendement corrigé du risque par rapport à l’immobilier physique. De plus, il s’agit d’un segment de marché sur lequel il faut réagir activement, via le stock picking. Les performances ont été très fortes ces dernières années et ces sociétés vous permettent d’investir dans des biens immobiliers gérés de manière professionnelle et diversifiée sur le plan géographique et sectoriel. »

Régions 

En termes de régions, les pays émergents et le Japon offrent des opportunités. Longeval : « Le Japon est un marché oublié, mais très intéressant et à l’épreuve du coronavirus. Les entreprises japonaises ont un bilan de 5 milliards de dollars. Ce pays peut parfois être surprenant. Je trouve également les pays émergents intéressants. Au cours des prochaines décennies, l’Europe restera confrontée à une faible croissance économique réelle qui ne dépassera pas 1 %, à un retard en matière d’innovation ainsi qu’à un handicap énergétique structurel. L’Amérique est plus performante à tous les niveaux. Je reste donc plutôt pessimiste pour l’Europe. »  

Obligations

Vranken : « Les obligations d’État sont très chères et les acheter maintenant revient en fait à appliquer la théorie du plus grand fou. » Longeval abonde dans ce sens et met en garde contre les obligations d’entreprises investment grade : « Leur qualité de crédit intrinsèque s’est considérablement détériorée avec la fonte des spreads. On peut éventuellement s’intéresser aux obligations à haut rendement et aux obligations des marchés émergents, qui offrent davantage de possibilités. »

Thèmes

Les deux participants s’accordent à dire que les thèmes qui ont fonctionné en 2020, comme le télétravail, les achats en ligne et autres, continueront à fonctionner en 2021. Longeval : « L’e-commerce est sans aucun doute un outil à conserver. Vous pouvez également jouer tactiquement sur la valeur versus croissance, mais de manière très sélective et en évitant les pièges de valeur. » 

Vranken estime également que « les entreprises qui bénéficieront d’une ‘réouverture de l’économie’ pourront obtenir de bons résultats l’année prochaine. »

Durabilité

Enfin, Vranken indique que la durabilité deviendra la norme chez Puilaetco : « À moins que les clients n’optent explicitement pour un opt-out, tous les portefeuilles deviendront durables. Cela correspond aux tendances sociétales. » 

Enfin, Longeval souligne cependant la lourdeur de la réglementation européenne : « Les clients institutionnels feront de plus en plus appel à des gestionnaires d’actifs pour les aider à se conformer à cette réglementation, notamment en matière de reporting, ce qui met les petits gestionnaires d’actifs en danger. Les données devant faire l’objet d’un rapport ne sont pas toujours disponibles et la réglementation est extrêmement technique. Cela va être un véritable défi pour le secteur. »

 

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