Le stratégiste en chef chez BNP Paribas Fortis est légèrement surpondéré en actions, et plus particulièrement au Japon, sur les marchés émergents et en Europe. Il est neutre à l’égard des États-Unis.
Lors d’un entretien avec Investment Officer, Gijsels (photo) déclare qu’il prévoit un plafonnement de l’inflation. « Les banques centrales des pays développés devraient arriver progressivement à la fin de leur cycle de relèvement des taux d’intérêt. Les marchés tablent désormais sur une légère récession aux États-Unis au second semestre ainsi qu’au premier trimestre de l’année prochaine. Le cycle de marché est beaucoup plus un cycle de taux d’intérêt qu’un cycle de récession économique. Les marchés anticipent donc une reprise. »
Gijsels indique que si les taux d’intérêt baissent, nous pouvons nous attendre à une reprise au deuxième trimestre de l’année prochaine. Il table ainsi sur un relèvement des taux de 25 points de base en mai aux États-Unis, que le marché prend également en compte. Avec 25 points de base supplémentaires en juin, nous approchons de la fin de ce cycle de resserrement. La BCE était en retard sur la courbe et devrait s’approcher des 3,75 %. L’Amérique fait tout simplement figure de chef de file et d’autres pays développés, comme Singapour, ont déjà cessé de relever leurs taux d’intérêt, ce qui apportera certainement de l’oxygène au système. »
Styles
Gijsels et son équipe n’ont pas mis l’accent sur un style d’investissement spécifique pour le volet actions. « Il ne s’agit pas d’un simple pari sur la croissance ou la valeur, c’est pourquoi nous maintenons notre stratégie barbell (avec deux extrêmes, NDLR). Il s’agit principalement d’une question de valorisation aux États-Unis. Bien que le ratio cours/bénéfice ait légèrement diminué aux États-Unis, il reste aux alentours de deux, ce qui demeure relativement élevé. La valorisation de l’Europe est relativement parlant plus attrayante », déclare Gijsels.
Obligations
En ce qui concerne les titres à revenu fixe, Gijsels est plutôt neutre, avec une duration neutre. « La hausse des taux d’intérêt est pour l’instant derrière nous. Il s’agit donc d’un mouvement à court terme. L’inflation va repartir à la hausse et les taux d’intérêt probablement aussi, c’est pourquoi la prudence est de mise. Nous avons connu trois vagues d’inflation dans les années 60 et 70, chacune étant plus élevée que la précédente. À court terme, nous sommes donc plus prudents. »
Chocs des métaux
Enfin, dans le cadre du nouveau livre qu’il rédige actuellement avec l’économiste en chef Koen De Leus, Gijsels introduit un nouveau concept : les chocs des métaux. « En raison de l’électrification, la demande et le prix de toutes sortes de métaux augmenteront fortement, ce qui entraînera également une hausse de l’inflation. Il s’agit d’un facteur dont nous devons tenir compte. »