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Les origines de Pire Asset Management, basée à Charleroi, remontent à 1909, lorsque Maurice Pire, le fondateur de la société de bourse, est devenu agent de change à Monceau-sur-Sambre, une commune industrielle proche de Charleroi. Aujourd’hui, la maison ‘carolo’ compte quelque 230 millions d’euros d’actifs sous gestion et peut compter sur une clientèle locale et fidèle. Portrait de l›‘esprit carolo’.

Investment Officer s’est entretenu avec Arnaud Jamard (gauche) et François Lefebvre (à droite), associés. « Pire AM a toujours été une entreprise familiale fortement ancrée dans la région de Charleroi. Nous avons toujours été au service d’une clientèle essentiellement locale. Auparavant, nous étions agent de change, mais l’entreprise a connu un nouveau départ en 2015. Avant cette année-là, la société n’avait en effet qu’une licence pour la transmission d’ordres de bourse, mais aucune pour faire de la gestion conseil ou discrétionnaire. Nous avons alors demandé ces licences à la Banque nationale. En 2015, nous avons également repris la clientèle belge d’une autre société de bourse luxembourgeoise, Cofibol, qui comptait également des clients en Belgique. Nous avons également repris la gestion de compartiments de la sicav Placeuro », explique Jamar.

En 2014, les trois frères Pire se sont interrogés sur le futur de l’entreprise familiale.. Seul un des trois frères souhaitait continuer à s’impliquer. « À ce moment-là, le capital a en effet été ouvert à d’autres partenaires, qui n’étaient pas des actionnaires familiaux. Pierre Hubar, François Lefebvre, Arnould Roberti et moi-même, avons alors rejoint l’organisation en tant qu’associés et administrateurs. Nous sommes tous d’anciens collègues ayant travaillé ensemble chez Bonnewijn-Renwart et Van Goethem (BRG), qui a finalement été reprise par la Banque Degroof », explique Arnaud Jamar. L’organisation de Pire a alors été entièrement redéfinie et la société a fait le choix de se présenter au marché local en tant que seul Private Banker réellement indépendant de la région et même de Wallonie.

Clientèle

Pire se concentre sur les investisseurs particuliers dans la région. « Nos activités sont principalement axées sur le Hainaut. Nous avons également une agence à Tournai et à Nivelles. La Wallonie au sens large est donc notre champ d’action. Nous n’allons pas spécifiquement déplacer notre focus vers Bruxelles, où se trouvent tous les banquiers privés et où la concurrence est à couteau tiré. À Charleroi, nous avons peu de concurrence comparable.»

La société offre tous les services de Private Banking à partir de 100.000 euros. Elle se veut cependant assez accessible et propose également une gestion relativement démocratique. On peut déjà devenir client à partir de 25 000 euros de capital investi. « Ainsi, les clients peuvent découvrir notre modèle de gestion et ses performances. Bien souvent, ils sont aussi clients au sein d’une autre grande banque ou un banquier privé.

Nous visons également une clientèle plus jeune, c’est pourquoi nous la cherchons souvent chez les jeunes fraîchement lancés dans la vie professionnelle qui souhaitent investir un certain montant chaque mois en visant le long terme. » 
« Les Carolos ont une certaine fierté et aiment travailler avec des personnes locales. Nous en tirons un grand profit. C’est une ville très chaleureuse et ouverte, avec un esprit fort. Nos clients nous sont donc très fidèles et passent très rarement à la concurrence. »

Gestion discrétionnaire

La gestion discrétionnaire s’adapte à la taille du portefeuille, de manière classique via les deux compartiments proposés par Pire, un compartiment actions et un compartiment obligations, à partir de 25 000 euros. « Nous procédons ainsi à une allocation en fonction du profil du client », explique Lefebvre. « A partir de 100 000 à 300 000 euros, selon le profil de risque, la gestion se fait principalement à l’aide de trackers. Il existe également un modèle de gestion hybride, avec lequel nous investissons dans des fonds et des lignes individuelles, et qui est accessible à partir de 250 000 à 1 000 000 euros, en fonction du profil. Il n’existe pas de département Wealth Management proprement dit pour les clients très fortunés. Nous servons tout le monde de la même manière », souligne Lefebvre.

Efficace

Un acteur de petite taille comme Pire Asset Management, qui gère 230 millions d’euros, doit gérer les fonds qui lui sont confiés de manière transparente et efficace, car les coûts liés au risque, à la conformité et à la réglementation sont en hausse. Pour Pire, cela reste cependant parfaitement gérable. « Les grands groupes ne réussissent pas toujours, et c’est certainement vrai pour les fusions et acquisitions dans le secteur.

La course à la taille n’est pas une garantie de succès et de rentabilité. Il faut gérer l’entreprise en bon père de famille et la faire croître progressivement, de manière organique. Nous nous en sortons bien et recevons régulièrement de nouveaux apports. De même, nous investissons maintenant dans notre infrastructure informatique », déclare Lefebvre. « Notre petite taille est aussi une force, car elle nous rend flexibles et réactifs. Nous sommes particulièrement proches de nos clients et nous entretenons avec eux au moins quatre fois par an. Cela s’applique à tous les clients, des plus petits aux plus grands. Nous sommes toujours là pour eux, ce qui nous distingue également des grandes structures, où la relation devient bien souvent de plus en plus impersonnelle. Cette proximité est pour nous indispensable. »

Style de gestion

Pire AM n’a pas de style de gestion particulier qu’elle suit de manière dogmatique. L’objectif est tout simplement d’être aussi performant que possible. « Nous utilisons souvent des trackers et investissons également dans un nombre limité de gestionnaires actifs. En effet, il y a peu de gestionnaires actifs qui en valent la peine. Nous sommes libres de choisir les instruments que nous utilisons. Nos deux fonds maison ne sont utilisés que pour les petits portefeuilles. Les portefeuilles plus importants ont beaucoup plus de liberté et de possibilités de diversification. En 2021, nos portefeuilles équilibrés ont obtenu un rendement compris entre 11 et 12 %. Nous en sommes fiers. »

La société cherche également à étendre son offre de gestion avec un mandat immobilier investissant dans des sociétés immobilières réglementées, afin d’offrir un contrepoids aux clients qui souhaitent investir dans l’immobilier physique, mais avec moins de soucis et de coûts. Une offre investissant dans divers thèmes à long terme, tels que la robotique, la numérisation, les énergies renouvelables et l’e-commerce, est également en cours de développement. 

« Nous souhaitons continuer à nous développer de manière organique, à accroître nos actifs sous gestion et à offrir une gestion personnalisée solide, avec de bons résultats d’investissement. Nous voulons continuer à construire sur cette base ainsi qu’à développer les équipes commerciales et pourquoi pas, des partenariats avec les courtiers d’assurance en offrant notre service de gestion dans le cadre de contrats dédiés de Branche 23 », conclut Jamar.

Pire en chiffres

  • 14 employés journaliers
  • 230 millions d’euros d’actifs sous gestion
  • Fondée à Charleroi en 1909
     

 

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