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Investir dans des obligations «ordinaires» sans label ESG pourrait être un meilleur moyen pour les investisseurs de provoquer un changement social que d’investir dans des obligations portant un label durable spécifique ou placées sur le marché pour un projet spécifique.

C’est ce qu’écrit Matt Lawton, gestionnaire de portefeuille à revenu fixe chez T. Rowe Price, dans un rapport de marché. 

Selon les chiffres de T. Rowe Price, la croissance des obligations vertes, sociales, durables et renouvelables a dépassé 1 000 milliards de dollars l’année dernière, contre 442 milliards de dollars un an plus tôt. 

Mais, écrit Lawton, «les obligations portant le label ESG n’ont pas le monopole des marchés à revenu fixe en matière d’investissement à impact. Pour de nombreux émetteurs, les activités quotidiennes - de la conversion des sources d’énergie aux décisions de prêt dans une institution financière - peuvent apporter des avantages environnementaux et sociaux importants et mesurables. Toutefois, ces entreprises choisissent de ne pas étiqueter leurs «obligations».

Avec plus de 24 000 milliards de dollars levés sur les marchés obligataires l’année dernière, selon l’agence de presse Bloomberg, les investisseurs d’impact devront chercher largement des opportunités d’investissement intéressantes. Plus l’ensemble des possibilités est vaste, plus le potentiel d’impact est important, selon M. Lawton.

Quantifié

Il convient que cela semble contradictoire, puisque les obligations liées à un projet environnemental spécifique peuvent être clairement tracées. L’impact peut donc aussi être clairement quantifié. Mais l’idée que les émetteurs d’obligations portant un label ESG ont plus d’impact que les entreprises qui n’en ont pas est fausse, dit-il.

Selon M. Lawton, les investisseurs devraient adopter une vision plus globale. Par exemple, vous pourriez bien avoir plus d’impact en investissant dans une entreprise d’énergie renouvelable dont les activités quotidiennes permettent de décarboniser plus rapidement l’économie mondiale en transférant la production d’énergie des combustibles fossiles vers des alternatives à faible teneur en carbone». 

Greenium

Un avantage supplémentaire de la sélection propriétaire est le fait que les obligations «ordinaires» se négocient avec une décote par rapport aux obligations portant le label vert. Ce que l’on appelle le «greenium» - l’écart entre la courbe d’une obligation labellisée ESG et celle de l’émetteur sans label ESG - a augmenté au fil du temps, parallèlement à la hausse de la demande.

Dans le cas des obligations ESG libellées en euros, selon T. Rowe Price, cela représente une prime d’environ trois points de base par rapport aux obligations «classiques». Lawton : «Et bien que la dette en dollars américains étiquetée ESG soit devenue moins chère en termes relatifs depuis l’année dernière, neuf mois après 2021, elle était encore en moyenne cinq points de base plus chère que les équivalents non ESG».

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