
Une étude de marché réalisée par PWC Belgique et l’organisation sectorielle Private Capital Belgium (anciennement BVA) montre qu’au moins 1,1 milliard d’euros de drypowder (réserves de munitions) reste disponible dans les fonds de capital-risque belges pour des investissements dans des entreprises en croissance.
Selon l’étude, qui portait sur 189 fonds d’investissement privés, les fonds de capital-risque belges ont conclu moins d’opérations d’investissement l’année dernière, mais pour des montants plus importants. Ainsi, la Belgique s’en sort un peu mieux que la tendance européenne générale, les deux chiffres étant en baisse.
« Cela montre que le marché belge a mûri au fil des ans. En effet, les investissements ont été réalisés dans des opérations plus importantes, dans des entreprises qui se trouvent principalement à un stade de croissance plus avancé », conclut l’étude.
Réserve de munitions
Il semble que les fonds d’investissement réfléchissent à deux fois avant de s’engager dans des entreprises jeunes et plus risquées. Cela se traduit par des liquidités relativement importantes pour les acquisitions. La plupart des fonds n’ont investi que 60 % des fonds collectés ou moins. Autrement dit, dans de nombreux cas, 40 % au moins de l’argent collecté reste inutilisé. Au total, cela laisse au moins 1,1 milliard d’euros disponibles de dry powder.
Ces liquidités sont source d’opportunités pour les entreprises en croissance qui recherchent encore des financements supplémentaires. « Les investisseurs prennent peut-être moins de risques, mais ils continuent à faire des investissements ciblés. Les entreprises en phase de démarrage à la recherche de capital de croissance devront donc se montrer particulièrement convaincantes », a commenté Pascal Janssens, associé chez PWC Belgique.
Les fonds de capital-risque belges investissent principalement dans des entreprises locales (60,5 %), suivis par des entreprises basées aux Pays-Bas (8,5 %) et les pays DACH (Allemagne, Autriche, Suisse – 8,3 %). En termes de secteur, les acteurs de la soft tech (solutions et applications basées sur des logiciels) sont particulièrement recherchés.
Peu de redistribution
Jan Alexander, de Private Capital Belgium, met le doigt sur un point sensible : les redistributions aux actionnaires des fonds ont atteint des niveaux historiquement bas. Cela s’explique en partie par le fait qu’il y a eu relativement peu de sorties où les fonds ont encaissé leur participation dans une entreprise. À terme, cela pourrait selon lui freiner la croissance.
« Les actionnaires des fonds veulent aujourd’hui voir les liquidités rentrer avant de mettre à nouveau de l’argent à la disposition des fonds de capital-risque », prévient-il.