Il existe un risque que l’inflation aux États-Unis se poursuive plus longtemps et soit nettement plus élevée qu’en Europe. Il existe même un risque d’augmentation permanente de l’inflation si l’augmentation du coût de la vie entraîne une hausse des revendications salariales. Dans ce cas, une spirale des salaires et des prix n’est pas inconcevable aux États-Unis. En réponse à une question dilemme, il s’est avéré que les deux stratèges préféraient l’or au Bitcoin.
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C’est ce qu’a déclaré Thierry Masset, Chief Investment Officer chez ING Belgique, mercredi lors d’une discussion organisée par Investment Officer sur l’allocation d’actifs et la construction de portefeuille.
Il estimait que ce scénario est gratifiant maintenant que le gouvernement américain et la Réserve fédérale interviennent dans l’économie et sur le marché à hauteur de milliers de milliards de dollars.
Lionel Henrion, Head of Wealth Management à la Banque Nagelmackers, a nuancé le point de vue de Masset. Il a affirmé que le risque d’une spirale salaires-prix est relativement faible aux États-Unis, car de nombreuses personnes ont perdu leur emploi pendant la crise du coronavirus et ne retrouveront vraisemblablement plus de travail en raison d’une combinaison d’âge, de qualifications insuffisantes et d’évolution dans les emplois. Cependant, les deux hommes étaient tous deux d’avis que la hausse actuelle de l’inflation en Europe ne sera pas permanente.
Lors de la discussion animée par Jurgen Vluijmans, editorial manager d’Investment Officer Belgium, Masset et Henrion ont estimé que la reprise des marchés financiers a été particulièrement forte.
Certains se plaignent de la cherté des valorisations, mais Lionel était d’avis que cette image ne s’applique pas au marché dans son ensemble. Il ne pensait pas que les valeurs technologiques soient réellement surévaluées.
Masset était du même avis. Il a souligné qu’à l’ère de l’économie de réseau et de plateformes aussi importantes que Google, Amazon et Facebook, il convient de s’intéresser davantage au flux de trésorerie disponible par rapport au prix.
D’après lui, aucune règle générale ne peut être établie pour les entreprises cotées en bourse dans leur ensemble.
Allocation
Au cours du débat, les deux stratèges ont également discuté des portefeuilles neutres. ING a alloué 41 % en titres à revenu fixe, 45 % en actions, 3 % en liquidités, 6 % en immobilier et 5 % en matières premières. ING a des attentes élevées pour ces deux dernières classes d’actifs.
L’immobilier a connu des moments difficiles l’année dernière, au moment de la crise du coronavirus, tandis que les matières premières connaissent maintenant un redressement rapide grâce à la pénurie de l’offre.
Masset a indiqué que lors de discussions avec des clients, il est apparu qu’un grand nombre d’entre eux ne souhaitaient pas de nouvelles réductions des obligations. Le stratège lui-même a également affirmé que les titres à revenu fixe offrent des possibilités de diversification suffisantes et, surtout, que les obligations d’État sont non corrélées et offrent également une protection au portefeuille d’investissement.
Henrion s’est montré plus critique à l’égard des obligations d’État nominales, qui ne représentent pas plus de 35 % du portefeuille neutre de Nagelmackers, alors que l’exposition aux actions dépasse 60 %.
Le reste du portefeuille est composé de multi-stratégies et de liquidités. Henrion était très critique à l’égard des obligations d’État et a souligné que Nagelmackers a fortement diversifié le volet obligations, tant en termes de catégories que de régions.
La discussion s’est déroulée mercredi dans le cadre de la Portfolio Week (semaine du portefeuille) d’Investment Officer Belgium.
Le coup d’envoi avait été donné lundi avec un débat sur les perspectives du second semestre avec Véronique Goossens, chief economist chez Belfius, et Koen De Leus, chief economist chez BNP Paribas Fortis.
Ils ont terminé par une question dilemme sur l’or par rapport au Bitcoin. Tous deux ont opté sans trop d’hésitation pour l’or.