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Pour les gérants d’actifs, l’Irlande est devenue incontournable, affirme Arthur Kilian, consultant chez PwC et, depuis un an, directeur des opérations d’investissement de PwC Irlande. Le pays, qui comptait déjà de nombreux fonds, attire depuis le Brexit aussi beaucoup de gérants d’actifs.

Si le Luxembourg est bien positionné en termes de domiciliation des fonds d’investissement et héberge toujours la plupart des actifs, l’Irlande connaît un véritable essor. 

Les actifs de fonds domiciliés en Irlande connaissent en effet la croissance la plus rapide (+127 % depuis 2011), et le nombre de créations de fonds est le plus élevé en Irlande. « Depuis 2012, la création de fonds au Luxembourg est quasi nulle », indique le consultant lors d’un entretien avec Investment Officer. 
 
Selon lui, le Luxembourg est traditionnellement plus axé sur les fonds d’investissement classiques, alors que l’Irlande met davantage l’accent sur les ETF, les fonds du marché monétaire et les OPCVM alternatifs. 75 % des fonds établis en Irlande sont des fonds OPCVM.
Si la première cotation d’un fonds OPCVM a eu lieu au Luxembourg il y a 30 ans, l’Irlande est désormais considérée comme un lieu d’établissement attrayant pour les produits passifs depuis qu’iShares y a domicilié une grande partie de ses ETF. 58 % des ETF européens sont désormais domiciliés en Irlande. « Or, les ETF sont un réel marché de croissance », affirme Arthur Kilian. « Ce développement fulgurant se traduit par un niveau de compétences élevé des prestataires de services, des juristes et des consultants. En outre, l’autorité de réglementation fait preuve de pragmatisme ». 

Des coûts bas

Alors qu’une taxe d’abonnement de 0,05 % est prélevée sur les actifs des fonds au Luxembourg, les fonds domiciliés en Irlande ne sont pas imposés, explique Arthur Kilian. L’île d’Émeraude attire donc les promoteurs d’ETF, toujours en quête de coûts bas. En outre, le pays dispose d’une structure de fonds spécifique (le « commoncontractual fund ») qui permet de mettre en commun certains actifs pour réaliser des économies de coûts.
La multitude de fonds d’investissement domiciliés en Irlande représente également un atout pour les gérants d’actifs, qui sont de plus en plus nombreux à s’y implanter. C’est d’autant plus vrai qu’à l’approche du Brexit, de nombreuses sociétés de gestion établies au Royaume-Uni cherchent une autre base pour continuer à servir leurs clients européens.

« Ce que l’on voit également, indique Arthur Kilian, c’est que ces acteurs ne se contentent pas d’établir une petite succursale secondaire en Irlande, mais qu’ils profitent du Brexit pour revoir leur mode de fonctionnement global, et par conséquent, ne déplacent pas seulement les activités nécessaires aux opérations, mais qu’ils envisagent par exemple de délocaliser leurs activités de gestion de portefeuille de trading en Irlande. »
 
Plus d’une cinquantaine de gérants d’actifs 

Pas moins d’une cinquantaine de gérants d’actifs ont déjà demandé une autorisation d’établissement en Irlande, affirme Arthur Kilian : des acteurs de petite et moyenne taille, mais aussi de grandes maisons. JP Morgan, Goldman Sachs et Morgan Stanley ont notamment déjà fait part de leur intention de s’établir à Dublin. 
 

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