Le montant des actifs sous gestion dans le secteur augmente, mais les gestionnaires d’actifs ne sont pas en mesure d’augmenter structurellement leurs bénéfices. Lorsque les gestionnaires d’actifs ne parviennent pas à changer radicalement leur modèle économique, ils font faillite. 20 % d’entre eux seront repris ou éliminés.
Tel est ce qu’écrit PwC dans un rapport détaillé sur le secteur de la gestion d’actifs et de fortune, dans lequel elle compare les comptes annuels de 64 gestionnaires d’actifs représentant des actifs sous gestion combinés de 40 mille milliards de dollars.
Selon les chercheurs, l’argument de vente le plus important à l’heure actuelle est une nouvelle focalisation sur le rendement des placements. « En même temps, la technologie sous forme de conseils et service à la clientèle automatisés devient une nécessité. Le moment venu, le secteur connaîtra une consolidation importante sur certains marchés développés, et jusqu’à 20 % des sociétés existantes seront reprises ou éliminées. »
Selon le cabinet de conseil, les gestionnaires d’actifs et de fortune sont trop lents à intégrer les nouvelles technologies dans leur modèle économique. En même temps, ils ressentent la pression à réduire les frais, à innover au niveau des produits et à laisser leurs canaux de distribution ‘communiquer’ entre eux.
Découplage entre les actifs sous gestion et la croissance du chiffre d’affaires
Leurs lacunes se reflètent dans les chiffres, note PwC. Bien que le montant des actifs sous gestion ait augmenté de près de 54 % en cinq ans, les revenus n’ont crû que de 38,5 %, un découplage entre les actifs sous gestion et la croissance du chiffre d’affaires, estime PwC. « Nous prévoyons que les revenus par actif sous gestion passeront de 0,4 % en 2017 à 0,31 % en 2025. »
Selon les chercheurs, ceci est une conséquence de la baisse des rémunérations des fonds d’investissement. Et elles vont encore baisser. Selon le cabinet de conseil, les frais de gestion moyens pondérés par les actifs des fonds d’investissement diminueront de près de 20 % d’ici 2025, pour atteindre 0,36 % au niveau mondial. « Nous nous attendons à ce que la baisse des taux soit la plus marquée avant 2021, puis qu’elle s’affaiblisse à mesure que les investisseurs et les gestionnaires se concentreront davantage sur leurs intérêts et ‘où en avoir pour leur argent’.
Surtout en Europe, les frais continueront à baisser, estime PwC : selon les chercheurs, le prix des fonds d’investissement actifs chutera d’environ 26 % entre 2017 et 2025, notamment en raison de l’impact de MiFid II.
Programme de transformation
Si les marges augmentent d’ailleurs sensiblement chez quelques grandes sociétés de fonds et certains acteurs de niche, les autres connaissent nettement plus de difficultés. Il est évident que seuls ceux qui adoptent un programme de transformation et créent de la valeur pour les investisseurs dans les années à venir auront du succès », déclarent les chercheurs.
Le cabinet de conseil recommande au secteur de rechercher un bon rapport qualité-prix et davantage d’efficacité afin de pouvoir abaisser les prix. Selon PwC, les gestionnaires d’actifs peuvent également préparer leur modèle économique pour l’avenir soit en passant à l’échelle supérieure, soit en devenant un fournisseur de niche ; en utilisant intelligemment les technologies et les outils d’analyse ; et en adaptant la culture d’entreprise de manière à retenir les talents.