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Des problèmes d’approvisionnement en énergie, une parfaite tempête d’incertitude géopolitique et, à l’automne, probablement un nouveau rebond du Covid… Les investisseurs en actions européennes sont en difficulté, mais tout n’est pas sombre.

À première vue, il y a peu de raisons d’être optimiste pour l’Europe et, par extension, les actions européennes. L’extrême faiblesse de l’euro témoigne du malaise sur le Vieux Continent. Les optimistes déclareront que cela profite aux exportateurs, mais l’approvisionnement en énergie doit alors être assuré, ce qui n’est pas le cas.

Un rationnement cet automne est une réelle possibilité. L’invasion de l’Ukraine a provoqué un glissement de terrain dans la zone euro, car la croissance européenne était en grande partie basée sur l’énergie bon marché de la Russie. Maintenant, on peut faire une croix dessus. Les prix explosent et une récession est imminente. Il a été calculé que les consommateurs allemands pourraient être confrontés à une facture de gaz atteignant pas moins de 5000 euros l’année prochaine. Merci, Gerhard Schröder.

Dans l’intervalle, l’Allemagne, ancien pilier de l’Europe, s’enfonce dans une crise profonde. Le pays, qui affichait précédemment un confortable excédent commercial, menace désormais de se retrouver en déficit. On ne peut guère s’attendre à un soutien de l’Allemagne non plus. 

Selon le CEO de Shell, l’Europe sera confrontée à un hiver ‘très difficile’, avec une ‘escalade très importante des prix de l’énergie’. Dans le pire des scénarios, l’énergie devra être rationnée, déclare Ben van Beurden.

En attendant, l’Amérique est largement autosuffisante en matière d’énergie ou peut s’approvisionner en énergie à moindre coût, un atout majeur en cette période.

Amérique

C’est ce qu’a déclaré l’expert indépendant Jan Longeval lors du Portfolio Day organisé le 23 juin par Investment Officer : les investisseurs devraient placer la part du lion de leur patrimoine dans des actifs américains. « L’Europe est confrontée à une diminution de la population active. Ces deux facteurs conduiront à une croissance nulle de l’économie. C’est aux États-Unis que les intérêts des actionnaires sont les mieux servis. Ils ont également la démographie qui va de pair. C’est pourquoi il faut investir 60 à 80 % aux États-Unis », a ajouté Longeval.

L’Amérique a tout pour elle : une économie qui repose encore largement sur le capitalisme ‘pur’ et le ‘capitalisme shareholder’, tandis que l’Europe s’oriente de plus en plus vers le ‘capitalisme stakeholder’. Les intérêts de l’actionnaire ne passent donc plus en premier. La question de savoir si c’est ou non une bonne chose est un jugement de valeur.

Actions européennes

Alors, quel est l’argument pour investir dans les actions européennes ? La valorisation ? Le tableau ci-dessous montre que différentes actions européennes ont une valorisation particulièrement bon marché en termes de ratio cours/bénéfice, sachant que les estimations des courtiers devront encore être revues quelque peu à la baisse, mais dans une moindre mesure qu’aux États-Unis. Cependant, une faible valorisation ne constitue pas une garantie de surperformance.

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Des études ont également montré que les entreprises européennes sont systématiquement moins rentables que les entreprises américaines et sont plus souvent actives dans des secteurs liés à l’État ou réglementés par celui-ci (télécoms, banques, services publics). 

Conclusion ? Celui qui souhaite investir dans des entreprises européennes de manière rentable devra investir activement et pratiquer le bon vieux stock-picking. Sur la base de ce raisonnement, le marché américain semble se prêter davantage à la solution de facilité : acheter l’indice. Mais la période où les allocateurs d’actifs allouaient la part du lion de leurs portefeuilles aux actions européennes semble maintenant bel et bien révolue. Les alternatives (les États-Unis et certains marchés émergents) sont devenues trop convaincantes pour cela.

Jurgen Vluijmans est Editorial Manager chez Investment Officer Belgium et rédige cette chronique en son nom propre.

 

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