Selon James Purcell (photo), responsable de la gestion durable au niveau du groupe chez Quintet Private Bank, la gestion durable devient de facto la norme pour tous les mandats de gestion discrétionnaire au sein du groupe. Il se présente comme un partisan des Principes pour l’investissement responsable (PRI) des Nations unies, mais limite délibérément le nombre d’initiatives auxquelles le groupe adhère afin de se concentrer au maximum sur l’expérience client.
Quintet Private Bank est ce que l’on pourrait appeler un ‘challenger’ en termes d’ESG (environnement, social et gouvernance) et de gestion durable.
James Purcell a rejoint le groupe en mars 2020 et est basé en Suisse. Auparavant, il a travaillé pour UBS. Selon ses propres dires, sa mission est claire : Aider Quintet à évoluer sur le plan de la durabilité et de la responsabilité sociale des entreprises.
Purcell : « De nombreux acteurs ajoutent l’ESG à leurs processus. Pour nous, l’avantage est que nous partons d’une page blanche. Comme l’a dit un jour la légende de la mode Coco Chanel : ‘Pour être irremplaçable, il faut être différent’. Les différentes filiales sont maintenant progressivement fusionnées en une seule société. Nous ne voulons pas considérer l’ESG comme un add-on, mais comme une évolution sur laquelle nous pouvons nous appuyer. »
Deux exemples
Purcell cite deux exemples concrets de la manière dont Quintet veut évoluer. « Dans un délai de trois à six mois, nous voulons proposer une gestion durable de manière standard dans tous les mandats discrétionnaires. Pour nos clients, il existe également une possibilité d’opt-out s’ils le souhaitent. Cependant, nous voulons mettre la durabilité au premier plan. »
« Deuxièmement, nous voulons également déployer la RSE (responsabilité sociale des entreprises) de manière plus détaillée au niveau du groupe. Dans la plupart des entreprises, l’investissement durable et la RSE se trouvent dans deux départements différents. Nous voulons veiller à ce que les deux aspects se complètent. Tout ce que nous faisons doit être justifié au niveau du groupe et doit également rayonner vers la gestion des investissements, et vice versa. »
Purcell : « Nous voyons d’énormes opportunités, car pour le client, beaucoup d’offres d’investissement durable se ressemblent. Nous voulons plutôt appliquer des critères positifs, et n’embrouiller personne avec des acronymes dont personne ne sait exactement ce qu’ils signifient. Nous voulons montrer que dans un portefeuille, nous avons des leaders ainsi que des entreprises et des émetteurs qui peuvent encore s’améliorer.
Nous pensons à cet égard aux opportunités thématiques, aux technologies importantes et aux services. Concrètement ? Les obligations vertes, les titres de créance de la Banque mondiale ou de la Banque asiatique de développement, la microfinance et autres peuvent parfaitement remplacer un portefeuille classique. Par exemple, les obligations de la Banque mondiale offrent un rendement plus élevé que celui des obligations d’État traditionnelles, mais sont tout aussi stables. À notre avis, un portefeuille d’obligations d’entreprises investment grade peut être entièrement constitué d’obligations vertes, ce qui signifie que vous n’avez plus besoin d’obligations conventionnelles. »
Initiatives sectorielles
Purcell se présente comme un partisan des PRI de l’ONU, que le groupe Quintet a signés en 2019 - bien que ses différentes filiales aient signé les PRI plus tôt. « Nous ne voulons pas signer trop d’initiatives sectorielles. Par exemple, nous sommes membres de Climate Action 100+, mais nous ne voulons pas signer d’initiatives juste afin de pouvoir en mettre le plus possible sur notre liste.
Avec une équipe, vous pouvez consacrer beaucoup de moyens à l’établissement de rapports et autres, de sorte que votre score PRI, par exemple, s’améliore automatiquement, mais vous ne pouvez alors pas utiliser ces moyens pour votre offre à la clientèle. Nous voulons donc être sélectifs.
En fin de compte, nous voulons rester concentrés sur les résultats concrets pour nos clients et garder le travail administratif sous contrôle».
Projets futurs
Purcell indique que l’ESG et la gouvernance d’entreprise responsable constituent les fers de lance du développement stratégique de Quintet. « Nous voulons construire une équipe unique pour Quintet. Nous avons déjà des personnes qui travaillent sur ce thème aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Suisse et nous aimerions avoir six personnes dans mon équipe d’ici la fin de l’année.
Enfin, il est pour nous très important de travailler à des projets qui présentent un lien entre le monde financier et le ‘monde réel’. Pour nous, cela va bien au-delà des fiches d’information ou des rapports. Par exemple, vous pouvez investir dans des projets financiers qui contribuent à la plantation d’un plus grand nombre d’arbres. Pour moi, c’est le côté positif de l’histoire. »