Data-analyse
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L’année 2022 a été turbulente. Les investisseurs ont cherché à se protéger de toutes les péripéties qui ont troublé le marché, mais ils ont eu beaucoup de mal à trouver refuge. Les compagnies pétrolières et les acteurs parapétroliers ont été l’un des rares secteurs à afficher d’excellentes performances. Les métaux précieux ont aussi tiré leur épingle du jeu, même si les performances ont été disparates ; c’est surtout en euros que les gains ont été les plus nets.

En période d’incertitude, lorsque les cours des actions plongent dans le rouge, l’or et d’autres métaux précieux peuvent parfois faire office de valeurs refuges pour les investisseurs. C’est ce qui s’est produit en 2022, une année marquée par la guerre, des tensions géopolitiques, une stagnation de la croissance économique, une inflation galopante et une hausse des taux, où peu de supports ont été épargnés par la tourmente. La quasi-totalité des actifs ont en effet reculé l’an dernier, à l’exception des valeurs pétrolières (et liées) et des métaux précieux.

Il convient toutefois de nuancer la performance de ce dernier secteur : les performances positives découlent surtout de la vigueur du dollar, et non de la hausse des cours des métaux précieux eux-mêmes. En outre, tous les métaux précieux n’ont pas vu leur cours augmenter.

L’or, le plus important, est ainsi resté plutôt stable. Il s’échangeait à 1816 dollars l’once troy fin 2021 et à 1827 dollars 12 mois plus tard. En euros toutefois, il affiche un rendement de près de 7 %, qui contraste avec la perte de 13 % de l’indice MSCI World. Toujours en euros, le prix de l’argent a augmenté de près de 11 % et celui du platine, de 19 %. Le palladium, en revanche, a abandonné un peu moins de 3 %.

Les investisseurs peuvent désormais s’exposer de façon simple aux métaux précieux notamment via des ETF, qui ont gagné en popularité ces dernières années. De 46,6 milliards d’euros fin 2018, l’actif sous gestion total de la catégorie Morningstar Matières Premières - Métaux Précieux en Europe a flirté avec les 100 milliards d’euros fin janvier 2023, après des années de collecte excellente (plus de 10 milliards d’euros nets en 2019, plus de 15 milliards en 2020).

Un autre procédé moins courant consiste à investir dans les sociétés minières exposées aux métaux précieux, puisque ces dernières profitent de la hausse des prix. Là aussi, les investissements se sont multipliés. Toutefois, avec un actif sous gestion de près de 18 milliards d’euros, la catégorie Morningstar des actions du secteur des métaux précieux est bien moins importante.

En outre, les performances des sociétés minières ne suivent pas forcément l’évolution des métaux susmentionnés. Ainsi, les fonds de la catégorie des actions du secteur des métaux précieux ont perdu en moyenne 10,7 % en 2022. C’est certes moins que le repli du MSCI World, mais pour autant, ces fonds n’ont pas constitué un abri aussi efficace que les métaux précieux eux-mêmes.

Le top 5 de cette semaine, qui porte sur les fonds de la catégorie Morningstar Matières Premières - Métaux Précieux, tient compte des performances entre début mars 2022 et fin février 2023.

Le fonds R-co Thematic Gold Mining, de la maison française Rothschild & Co, occupe la première place. Il est géré par Charles-Édouard Bilbault et Yoann Ignatiew, qui adoptent une approche leur permettant d’investir dans différents instruments financiers, et notamment des actions, des actions à dividende prioritaire et des obligations convertibles, de sociétés minières actives dans les métaux précieux et rares. S’ils optent surtout pour de grands acteurs internationaux du secteur (Barrick Gold et Newmont, notamment), ils s’intéressent aussi aux entreprises plus petites assorties de perspectives de croissance attrayantes. Parmi les positions affichant les performances les plus intéressantes du portefeuille en 2022 figurent Filo Mining (80,8 %), Teck Resources (42,3 %) et Lundin Gold (28,6 %).

 

GRaf



 

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