En associant mesures de relance d’une économie déjà florissante et entraves au libre-échange, Donald Trump pourrait bien concocter un cocktail macro-économique empoisonné, estime Lukas Daalder, directeur des investissements chez Robeco.
En voulant imposer des droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium, Donald Trump jette une nouvelle fois de l’huile sur le feu.
« Les économistes estiment que ce n’est jamais une bonne idée de déclarer une guerre commerciale, mais à fortiori, le faire alors que l’on stimule dans le même temps une économie qui tourne quasiment à plein régime revient à élaborer un cocktail macro-économique empoisonné.
Si l’on ferme la soupape d’échappement que peuvent représenter les échanges avec l’extérieur lorsqu’il est nécessaire d’apaiser une partie des tensions du marché intérieur, la probabilité d’une surchauffe ne fait qu’augmenter. La hausse de salaires déjà élevés et l’augmentation de l’inflation, notamment du fait du relèvement des droits de douane, amèneront certainement la Fed à accélérer son programme de resserrement monétaire, ce qui gommera une partie de l’effet des baisses d’impôts. En outre, l’augmentation des taux à court et long terme pourrait faire s’envoler le dollar, ce qui porterait préjudice aux États-Unis en termes de commerce international. »
Dès lors, devons-nous nous attendre à une catastrophe aux États-Unis ? Pas nécessairement, indique M. Daalder : « Par exemple, le fait qu’aucun droit de douane n’ait encore été imposé est positif. En outre, la théorie économique ne reste ni plus ni moins qu’une simple théorie. L’une des questions les plus importantes qui pèsent actuellement sur les marchés financiers concerne la poursuite de la dépréciation du dollar, qui résiste au creusement continu des écarts de taux en faveur des États-Unis. On peut donc en déduire que des taux plus élevés ne se traduisent pas automatiquement par un dollar plus fort. »
« Les incertitudes les plus fortes portent sans doute sur le fait que l’économie américaine tourne (quasiment) à plein tour. Si cela se confirme, il ne fait aucun doute que les choix politiques actuels sont une grave erreur. Il aurait mieux valu [renforcer le positionnement financier du pays]. »
Consultez ici le rapport intégral de Robeco.
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