R-co Valor est positionné prudemment au début 2020, avec 30% de liquidités dans le portefeuille et 12% de mines d’or. Les technologiques restent la principale allocation sectorielle, tandis que la Chine et le Canada représentent aujourd’hui plus de 50% de la poche actions.
Avec une progression proche de 30% sur l’année 2019, R-co Valor (ISIN : FR0011253624) a réalisé une des meilleures performances dans sa catégorie, et est un des fonds mixtes flexibles les plus populaires disponibles en Belgique. Le fonds affiche une performance annualisée supérieure à 9% durant les cinq dernières années, avec des actifs sous gestion qui ont été multipliés par trois pour dépasser 2,4 milliards d’euros. En outre, R-co Valor Balanced (ISIN : FR0013367265), la version plus équilibrée du fonds, affiche déjà des encore supérieurs à 330 millions d’euros depuis son lancement en octobre 2018.
Actions au plus bas
Yoann Ignatiew (gestionnaires principal du fonds depuis 2008) était de passage à Bruxelles en fin de semaine dernière afin de présenter la performance du fonds et ses choix de gestion pour l’année qui vient de commencer. Sans trop de surprise, R-co Valor reste totalement à l’écart du marché obligataire, avec une exposition sur les marchés boursiers qui tourne autour de 70% des actifs sous gestion, soit un niveau historiquement peu élevé.
« Nous sommes aujourd’hui plus prudents, car le niveau des valorisations est relativement tendu. Les marchés ont déjà anticipé un rebond conjoncturel et une croissance soutenue des résultats en 2020, et les cours seront donc vulnérables par rapport aux chocs externes ». Il reste globalement constructif sur le marché nord-américain, avec 29% de la poche actions sur les Etats-Unis et surtout 32% sur le Canada.
Accent canadien
« La Federal Reserve continuera de veiller au grain et interviendra si le cycle ralentit, même si c’est une année électorale ». Les rachats d’actions resteront également un facteur de soutien, et compenseront un pessimisme ambiant qui reste important. La poche canadienne est liée à l’approche plus défensive, avec notamment 14% du portefeuille exposé sur les mines d’or. Charles-Edouard Bilbault (co-gestionnaire du fonds depuis 2017) souligne que les arguments d’une poursuite de la hausse pour le métal jaune restent nombreux, avec un cours pour l’once qui devrait s’établir à long terme au-dessus de 2.000 dollars.
Dans un contexte où la guerre commerciale ne devrait plus être un facteur perturbateur, R-co Valor s’est renforcé sur le marché chinois, qui représente désormais 21% des actifs sous gestion. Les gestionnaires ne se montrent pas inquiets par rapport au coronavirus. « Cette maladie semble moins mortelle que le virus du SARS. S’il devait avoir un impact important sur l’économie, il ne fait nul doute que les autorités relanceront rapidement la machine par des investissements d’infrastructure ».
Secteurs attractifs
Outre les mines d’or, les quatre secteurs les plus représentés dans le portefeuille sont la technologie (24% des actifs sous gestion), les financières (17%), l’industrie (14%) et la santé (12%). « Le segment technologique a été pivoté vers des valeurs valorisées de manière plus attractives (par exemple IBM) et vers la Chine », souligne Charles-Edouard Bilbault.
Du côté des valeurs financières, les valorisations (au niveau américain) restent attractives, avec des rendements élevés. Enfin, la santé (et surtout la biotech) restent appréciée pour son profil défensif. « C’est le seul secteur qui n’avait pas reculé en 2018, et cela reste donc une bonne diversification à mettre dans le portefeuille ».
Dans l’ensemble, la poche boursière est aujourd’hui positionnée sur trois grandes allocations : une importante poche défensive (cash, mines d’or, futures sur le S&P500), une poche cyclique (financières et industrielles) et une poche croissance (technologie et biotech).
Chères obligations
R-co Valor Balanced a la même exposition boursière que R-co Valor, avec une poche obligataire qui pèse actuellement 50% des actifs sous gestion. Yoann Ignatiew souligne toutefois que cette poche est aujourd’hui exposée de manière très conservative, avec une augmentation des obligations notées A, des maturités très courtes, et une exposition très limitée sur les segments les plus risqués. « Nous ne mettons également en portefeuille que des obligations libellées en euros, afin de ne pas prendre de risque devises sur cette poche », qui aura donc un objectif purement défensif et diversifiant.