Beer tegenover stier
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Malgré les pertes enregistrées depuis le début de l’année, les portefeuilles de fonds mixtes neutres, composés à parts égales d’actions et d’obligations, sont toujours très prisés des investisseurs.

La catégorie Morningstar EUR Modérée – International a perdu 6,8 % sur les quatre premiers mois de l’année, tandis que l’indice Morningstar EU Moderate Global Target Allocation abandonnait quelque 6,6 % de sa valeur en euros. Fin avril 2022, l’indice large MSCI World avait cédé 6,3 %, le Bloomberg Global Aggregate 4,4 %. En d’autres termes, la corrélation entre les deux catégories d’actifs était positive.

Or, sur les deux décennies écoulées, les portefeuilles neutres 50/50 ont justement tiré leur force de la corrélation négative entre les actions et les obligations. En effet, lorsqu’une catégorie perdait du terrain, l’autre progressait, et inversement. Mais ce que de nombreux investisseurs ne réalisent pas, ou ont oublié, c’est que cette corrélation évolue au fil du temps. Entre les années 1970-1980 et le milieu des années 1990, la corrélation entre les deux classes d’actifs était positive et s’établissait en moyenne à 0,3. Mais depuis le début des années 2000, celle entre les actions de grandes capitalisations américaines et les emprunts d’État à dix ans est de -0,4 en moyenne.

Hausse des taux 

L’on suppose généralement qu’une hausse des taux directeurs met sous pression les cours obligataires. En effet, les taux obligataires augmentent parallèlement au taux directeur, et le phénomène est compensé par une baisse des cours obligataires. En revanche, l’effet sur les actions varie. L’évolution de leur cours résulte en effet en large partie d’un compromis entre les anticipations bénéficiaires et la hausse des taux. Tant que les bénéfices des entreprises augmentent suffisamment, la corrélation négative entre les actions et les obligations doit subsister, ce qui est positif pour les fonds mixtes. 

En revanche, lorsque les résultats des entreprises se dégradent, ce qui est par exemple le cas lors d’une récession, nous pouvons nous retrouver dans une situation où les investisseurs jouent la sécurité et vendent les deux classes d’actifs. En outre, lorsque l’inflation reste élevée, les banques centrales risquent d’intervenir moins rapidement qu’elles ne le faisaient autrefois lors d’une correction boursière importante.

Dans un entretien accordé il y a peu à Morningstar, Jim Grant, fondateur et rédacteur de Grant’s Interest Rate Observer, a décrit la hausse des taux d’intérêt comme la kryptonite des actifs financiers. 

La belle tenue des placements alternatifs

Dans un portefeuille diversifié, il est difficile de remplacer les obligations. Si les investisseurs professionnels répondent souvent aux défis actuels en augmentant la part de l’allocation tactique, cela n’en empêche pas certains de chercher des composantes complémentaires pour leur portefeuille. Pour cela, ils ont souvent recours aux marchés privés, mais aussi aux classes d’actifs alternatifs plus classiques. L’indice Bloomberg Commodity, baromètre global des cours des matières premières, affichait une progression de 41 % en euros fin avril 2022. L’or faisait aussi belle figure. Les obligations indexées sur l’inflation ont largement devancé les emprunts d’État : les indices Morningstar Eurozone Treasury Inflation-Linked et US TIPS ont généré une performance positive respective de 0,6 % et 2,6 % en euros depuis le début de l’année.

Les fonds d’allocation toujours prisés 

Plusieurs fois, l’on a prédit la fin des portefeuilles 50/50. Pourtant, ceux-ci ont pu démontrer leur résilience. La collecte des fonds d’allocation est estimée à 22 milliards d’euros pour les trois premiers mois de 2022 ; ces derniers ont représenté la catégorie la plus populaire parmi les investisseurs européens, après les actions. Les stratégies d’allocation neutre sont les plus prisées cette année. La catégorie Morningstar EUR Modérée – International se classe première en termes d’actifs sous gestion à la fin du trimestre (15 %) ; elle est suivie de la catégorie EUR Flexible – International et EUR Prudente – International, avec des parts de marché respectives de 13,2 et 11,4 %. 

Le top 5

Le top 5 de la semaine est consacré à la catégorie Morningstar EUR Modérée – International, et reprend les fonds pour lesquels une classe d’actions sans frais de distribution est disponible en Belgique. Le classement liste les cinq fonds ayant affiché la meilleure performance sur les quatre premiers mois de 2022. 

La première place revient au fonds Ruffer Total Return International, noté Bronze par les analystes de Morningstar. Les investisseurs tirent les fruits d’une stratégie mettant l’accent de manière claire et cohérente sur la préservation du capital, mise en œuvre par une équipe expérimentée, qui collabore étroitement pour mener à bien ses missions, en puisant dans de nombreuses ressources.

Depuis le lancement du fonds en juillet 2021, Jonathan Ruffer et Henry Maxey, le directeur des investissements, étaient les principaux décisionnaires en matière de stratégie, tandis que la construction du portefeuille était confiée à deux gérants, Jacques Hirsch et Alex Lennard. Au total, l’équipe d’investissement Ruffer se compose de 30 analystes, un économiste et plus de 45 gérants, travaillant tous dans un excellent esprit d’équipe. 

Ils adoptent une approche descendante qui se fonde sur une analyste pointue de l’environnement macroéconomique planétaire ainsi que des opportunités et risques y afférents.

Les composantes du portefeuille sont, dans une large mesure, des classes d’actifs traditionnels, tels que les actions, les emprunts d’État, les liquidités et les matières premières. Lors de l’élaboration du portefeuille, l’équipe recherche un équilibre entre les actifs axés sur la croissance et ceux orientés vers la préservation du capital. La stratégie affiche actuellement un positionnement relativement défensif, avec 60 % environ des actifs visant à protéger le portefeuille contre l’inflation, et notamment des obligations indexées sur l’inflation et de l’or. L’équipe a aussi recours à des produits dérivés (options de vente sur actions, swaps de défaut de crédit). En novembre 2020, Ruffer a introduit le bitcoin pour diversifier encore davantage son portefeuille, mais la position en cryptomonnaie a été liquidée en avril 2021. 

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